Texte grec :
[2] Κατὰ τὸν λοιμὸν τὸν μέγαν ἔδοξεν ἡ Ἀρχιτέλους
γυνή, Ἀρεοπαγίτου ἀνδρός, ἐπιστάντα οἱ τὸν
Σκύθην κελεῦσαι εἰπεῖν Ἀθηναίοις ὅτι παύσονται
τῷ λοιμῷ ἐχόμενοι, ἢν τοὺς στενωποὺς οἴνῳ
πολλῷ ῥαίνωσι. τοῦτο συχνάκις γενόμενον—οὐ
γὰρ ἠμέλησαν οἱ Ἀθηναῖοι ἀκούσαντες—ἔπαυσε
μηκέτι λοιμώττειν αὐτούς, εἴτε ἀτμούς τινας
πονηροὺς ὁ οἶνος σβέσας τῇ ὀδμῇ, εἴτε ἄλλο τι
πλέον εἰδὼς ὁ ἥρως ὁ Τόξαρις, ἅτε ἰατρικὸς ὤν,
συνεβούλευσεν. ὁ δ´ οὖν μισθὸς τῆς ἰάσεως ἔτι
καὶ νῦν ἀποδίδοται αὐτῷ λευκὸς ἵππος καταθυόμενος
ἐπὶ τῷ μνήματι, ὅθεν ἔδειξεν ἡ Δειμαινέτη
προσελθόντα αὐτὸν ἐντείλασθαι ἐκεῖνα τὰ περὶ τοῦ
οἴνου· καὶ εὑρέθη κεῖθι ὁ Τόξαρις τεθαμμένος τῇ
τε ἐπιγραφῇ γνωσθείς, εἰ καὶ μὴ πᾶσα ἔτι ἐφαίνετο,
καὶ μάλιστα, ὅτι ἐπὶ τῇ στήλῃ Σκύθης ἀνὴρ
ἐγκεκόλαπτο, τῇ λαιᾷ μὲν τόξον ἔχων ἐντεταμένον,
τῇ δεξιᾷ δὲ βιβλίον, ὡς ἐδόκει. ἔτι καὶ νῦν ἴδοις
ἂν αὐτοῦ ὑπὲρ ἥμισυ καὶ τὸ τόξον ὅλον καὶ τὸ
βιβλίον· τὰ δὲ ἄνω τῆς στήλης καὶ τὸ πρόσωπον
ὁ χρόνος ἤδη ἐλυμήνατό που· ἔστιν δὲ οὐ πολὺ
ἀπὸ τοῦ Διπύλου, ἐν ἀριστερᾷ εἰς Ἀκαδημίαν
ἀπιόντων, οὐ μέγα τὸ χῶμα καὶ ἡ στήλη χαμαί·
πλὴν ἀλλ´ ἔστεπταί γε ἀεί, καί φασι πυρεταίνοντάς
τινας ἤδη πεπαῦσθαι ἀπ´ αὐτοῦ, καὶ μὰ τὸν
Δί´ οὐδὲν ἄπιστον, ὃς ὅλην ποτὲ ἰάσατο τὴν πόλιν.
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Traduction française :
[2] Lors de la grande peste, la femme d'Architèle, un
des juges de l'Aréopage, crut voir Toxaris, qui lui
ordonnait de dire aux Athéniens qu'ils seraient
délivrés du fléau, s'ils arrosaient les rues de la ville
avec beaucoup de vin. On usa de ce remède, les
Athéniens s'étant bien gardés d'en négliger la
prescription, et la peste cessa, soit que l'odeur du
vin dissipât les exhalaisons délétères, soit que le
vin ait quelque autre vertu, dont la connaissance
engagea le demi-dieu Toxaris, en sa qualité de
médecin, à donner ce conseil. On lui paye encore
aujourd'hui le prix de cette guérison, en immolant
un cheval blanc sur son tombeau, à l'endroit où
Diménète prétendit qu'elle l'avait vu venir à elle
pour lui recommander l'emploi du vin. On y trouva
Toxaris enseveli, et on le reconnut, non seulement
d'après l'inscription, qui était à demi effacée, mais
surtout d'après le cippe, sur lequel était sculpté un
Scythe tenant de la main gauche un arc tendu et
de la droite un livre, autant qu'il était permis d'en
juger. On voit encore aujourd'hui plus-de la moitié
du corps, l'arc tout entier et le livre : quant au
reste du cippe et au visage de l'homme, le temps
les a presque entièrement détruits. Ce monument,
peu éloigné du Dipyle, se trouve à la gauche de
ceux qui vont à l'Académie : c'est une très légère
éminence, la colonne gît à terre ; seulement elle est
toujours ornée de couronnes, et l'on dit que
quelques personnes atteintes de la fièvre y ont été
guéries, et, ma foi, cela n'est point incroyable d'un
demi-dieu qui jadis a guéri la ville entière.
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