Texte grec :
[8] Μακρὸν ἂν εἴη διηγήσασθαι, ὅπως μὲν ἥσθη ὁ
Σόλων τῷ δώρῳ, οἷα δὲ εἶπεν, ὡς δὲ τὸ λοιπὸν
συνῆσαν, ὁ μὲν παιδεύων καὶ διδάσκων τὰ κάλλιστα,
ὁ Σόλων, καὶ φίλον ἅπασι ποιῶν τὸν
Ἀνάχαρσιν καὶ προσάγων τοῖς Ἑλλήνων καλοῖς
καὶ πάντα τρόπον ἐπιμελούμενος, ὅπως ἥδιστα
διατρίψῃ ἐν τῇ Ἑλλάδι, ὁ δὲ τεθηπὼς τὴν
σοφίαν αὐτοῦ καὶ μηδὲ τὸν ἕτερον πόδα ἑκὼν
εἶναι ἀπολειπόμενος. ὡς γοῦν ὑπέσχετο αὐτῷ ὁ
Τόξαρις, ἐξ ἑνὸς ἀνδρὸς τοῦ Σόλωνος ἅπαντα
ἔγνω ἐν ἀκαρεῖ καὶ πᾶσιν ἦν γνώριμος καὶ ἐτιμᾶτο
δι´ ἐκεῖνον. οὐ γὰρ μικρὸν ἦν Σόλων ἐπαινῶν,
ἀλλ´ οἱ ἄνθρωποι καὶ τοῦτο ὡς νομοθέτῃ ἐπείθοντο
καὶ ἐφίλουν οὓς ἐκεῖνος δοκιμάζοι καὶ ἐπίστευον
ἀρίστους ἄνδρας εἶναι. τὰ τελευταῖα καὶ ἐμυήθη
μόνος βαρβάρων Ἀνάχαρσις, δημοποίητος γενόμενος,
εἰ χρὴ Θεοξένῳ πιστεύειν καὶ τοῦτο ἱστοροῦντι
περὶ αὐτοῦ· καὶ οὐκ ἂν οὐδὲ ἀνέστρεψεν οἶμαι ἐς
Σκύθας, εἰ μὴ Σόλων ἀπέθανεν.
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Traduction française :
[8] Il serait trop long de raconter combien ce présent
fut agréable à Solon, ce qu'il dit, l'étroite liaison qui
dès lors établit entre eux : l'un, Solon, se plaisant à
lui faire connaître, à lui enseigner ce qu'il y avait de
plus beau, à procurer à Anacharsis l'amitié de tous
les Grecs, et mettant tout en oeuvre pour lui rendre
son séjour en Grèce le plus agréable possible ;
l'autre, Anacharsis, admirant la sagesse de son
hôte, et ne s'éloignant jamais de lui un seul instant
sans contrainte. Ainsi, d'après la promesse de
Toxaris, la seule connaissance de Solon lui valut
toutes les autres, et le plaça sous les yeux et dans
l'estime de tous. En effet, les éloges de Solon
n'étaient pas d'une médiocre autorité, mais tous les
hommes les adoptaient comme ses propres lois ; ils
aimaient ceux qu'il estimait et les considéraient
comme des gens de bien. Enfin, Anacharsis fut le
seul des barbares qu'on vit initié aux mystères,
après avoir reçu le droit de cité, si l'on en croit
Théoxéne, qui nous en a fait le récit ; et il ne
serait jamais, je crois, retourné en Scythie, sans la
mort de Solon.
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