[7] Σκύθης δέ ἐστι τῶν παρ´ ἡμῖν εὐπατριδῶν, καὶ ὅμως τἀκεῖ
πάντα ἀφεὶς ἥκει συνεσόμενος ὑμῖν καὶ τὰ κάλλιστα
ὀψόμενος τῆς Ἑλλάδος, κἀγὼ ἐπίτομόν τινα
ταύτην ἐξεῦρον αὐτῷ, ὅπως ῥᾷστα καὶ αὐτὸς
μάθοι πάντα καὶ γνώριμος γένοιτο τοῖς ἀρίστοις·
τοῦτο δ´ ἦν σοὶ προσαγαγεῖν αὐτόν. εἰ τοίνυν ἐγὼ
Σόλωνα οἶδα, οὕτω ποιήσεις καὶ προξενήσεις
αὐτοῦ καὶ πολίτην γνήσιον ἀποφανεῖς τῆς Ἑλλάδος.
καὶ ὅπερ σοι ἔφην μικρὸν ἔμπροσθεν, ὦ
Ἀνάχαρσι, πάντα ἑώρακας ἤδη Σόλωνα ἰδών·
τοῦτο αἱ Ἀθῆναι, τοῦτο ἡ Ἑλλάς· οὐκέτι ξένος
σύ γε, πάντες σε ἴσασι, πάντες σε φιλοῦσι.
τηλικοῦτόν ἐστι τὸ κατὰ τὸν πρεσβύτην τοῦτον.
ἁπάντων ἐπιλήσῃ τῶν ἐν Σκυθίᾳ συνὼν αὐτῷ.
ἔχεις τῆς ἀποδημίας τὰ ἆθλα, τοῦ ἔρωτος τὸ
τέλος. οὗτός σοι ὁ Ἑλληνικὸς κανών, τοῦτο
δεῖγμα τῆς φιλοσοφίας τῆς Ἀττικῆς. οὕτω τοίνυν
γίγνωσκε ὡς εὐδαιμονέστατος ὤν, ὃς συνέσῃ
Σόλωνι καὶ φίλῳ χρήσῃ αὐτῷ.
| [7] Il est Scythe, d'une famille noble de notre pays ;
et cependant il a tout laissé afin de venir vivre ici
près de vous, et de voir ce qu'il y a de plus beau
dans la Grèce. J'ai cru que pour lui le moyen le
plus court de savoir tout facilement et de se faire
connaître des hommes les plus distingués était de
te l'amener. Si je connais bien Solon, tu lui rendras
ce service, tu lui serviras d'hôte, et tu en feras un
vrai citoyen de la Grèce. Quant à toi, Anacharsis,
comme je te le disais à l'instant, tu vois tout en
voyant Selon : c'est Athènes, c'est la Grèce entière ;
tu n'es plus un étranger, tout le monde te connaît,
tout le monde t'aime : voilà ce que vaut ce
respectable vieillard. Tu auras bientôt oublié ce que
tu as laissé en Scythie, si tu vis auprès de lui. Tu
as le prix de ton voyage, l'objet de tes désirs, tu as
sous les yeux la règle de la vie des Grecs, le modèle
de la philosophie attique. Sache enfin que tu seras
le plus heureux des hommes, si tu vis avec Solon
et si tu l'as pour ami."
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