Texte grec :
[19] Τοῦτο μὲν δή σοι τὸ πρῶτον, ὦ ἑταῖρε, καὶ
ἥδιστον ἐκεῖνο δεῖπνον, οὐκ ἔμοιγε τοῦ θύμου καὶ
τῶν λευκῶν ἁλῶν ἥδιον ὁπηνίκα βούλομαι καὶ
ὁπόσον ἐλευθέρως ἐσθιομένων.
Ἵνα γοῦν σοι τὴν ὀξυρεγμίαν τὴν ἐπὶ τούτοις
παρῶ καὶ τὸν ἐν τῇ νυκτὶ ἔμετον, ἕωθεν δεήσει
περὶ τοῦ μισθοῦ συμβῆναι ὑμᾶς, ὁπόσον τε καὶ
ὁπότε τοῦ ἔτους χρὴ λαμβάνειν. παρόντων οὖν
ἢ δύο ἢ τριῶν φίλων προσκαλέσας σε καὶ καθίζεσθαι
κελεύσας ἄρχεται λέγειν· "Τὰ μὲν ἡμέτερα
ὁποῖά ἐστιν ἑώρακας ἤδη, καὶ ὡς τῦφος ἐν
αὐτοῖς οὐδὲ εἷς, ἀτραγῴδητα δὲ καὶ πεζὰ πάντα
καὶ δημοτικά, χρὴ δέ σε οὕτως ἔχειν ὡς ἁπάντων
ἡμῖν κοινῶν ἐσομένων· γελοῖον γὰρ εἰ τὸ κυριώτατον,
τὴν ψυχήν σοι τὴν ἐμαυτοῦ ἢ καὶ νὴ Δία
τῶν παίδων"—εἰ παῖδες εἶεν αὐτῷ παιδεύσεως
δεόμενοι—"ἐπιτρέπων τῶν ἄλλων μὴ ἐπ´ ἴσης
ἡγοίμην δεσπότην. ἐπεὶ δὲ καὶ ὡρίσθαι τι δεῖ,
—ὁρῶ μὲν τὸ μέτριον καὶ αὔταρκες τοῦ σοῦ
τρόπου καὶ συνίημι ὡς οὐχὶ μισθοῦ ἐλπίδι προσελήλυθας
ἡμῶν τῇ οἰκίᾳ, τῶν δὲ ἄλλων ἕνεκα,
τῆς εὐνοίας τῆς παρ´ ἡμῶν καὶ τιμῆς, ἣν παρὰ
πᾶσιν ἕξεις· ὅμως δ´ οὖν καὶ ὡρίσθω τι, —σὺ δ´
αὐτὸς ὅ τι καὶ βούλει λέγε, μεμνημένος, ὦ φίλτατε,
κἀκείνων ἅπερ ἐν ἑορταῖς διετησίοις εἰκὸς
ἡμᾶς παρέξειν· οὐ γὰρ ἀμελήσομεν οὐδὲ τῶν
τοιούτων, εἰ καὶ μὴ νῦν αὐτὰ συντιθέμεθα·
πολλαὶ δέ, οἶσθα, τοῦ ἔτους αἱ τοιαῦται ἀφορμαί.
καὶ πρὸς ἐκεῖνα τοίνυν ἀποβλέπων μετριώτερον
δῆλον ὅτι ἐπιβαλεῖς ἡμῖν τὸν μισθόν. ἄλλως τε
καὶ πρέπον ἂν εἴη τοῖς πεπαιδευμένοις ὑμῖν κρείττοσιν
εἶναι χρημάτων."
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Traduction française :
[19] Voilà donc comment se déroulera le premier et le plus
agréable de tes banquets, moins doux cependant, à mes
yeux, que le thym et le sel blanc qu'il m'est loisible de
consommer quand je veux et ad libitum. Sans m'appesantir sur
les aigreurs d'estomac et vomissements nocturnes qui
s'ensuivent de ces beuveries, j'en viens à l'aube du lendemain,
où vous devrez vous accorder sur ton salaire : quel en sera le
montant et à quels termes sera-t-il versé ? Flanqué de deux ou
trois amis, il te convoque, te fait asseoir et commence à disserter :
« Pour ce qui est de notre style de vie, tu as déjà pu t'en faire
une idée et voir que chez nous, il n'y a pas l'ombre d'un falbala.
Ici, tout se passe sans trémolos, prosaïquement, dans une
suprême modestie. Tu dois donc considérer que désormais, tout
ce qui est à moi t'appartient aussi. En effet, ne serait-il pas
ridicule qu'après t'avoir confié mon bien le plus précieux, mon
âme et, par Zeus, celle de mes rejetons (à supposer qu'il ait des
enfants en âge d'être instruits), je répugnasse à ce que tu pusses
également disposer de mes autres possessions ? Mais il faut
bien que nous accordions sur un chiffre, encore que tu
possèdes, comme je vois, un tempérament austère et frugal et
que ce ne soit pas l'appât du salaire, je peux me l'imaginer, qui
t'ait incité à intégrer ma maisonnée, mais bien ces avantages
tout autres que sont la bienveillance dont nous t'entourons et
l'estime que tout un chacun te témoignera ici. Quoi qu'il en soit,
fixons quand même tes émoluments. Dis-nous tes desiderata
sur ce point, non sans intégrer dans ton calcul les gratifications
que tu peux escompter recevoir de notre part à l'occasion des
grandes fêtes du calendrier, car nous ne dérogerons pas à
l'octroi de ces primes, même si pour l'instant, nous ne les
comptabilisons pas avec ton salaire. Ces occasions d'empocher
des bonus sont légion tout au long de l'année, je ne te
l'apprends pas. Tu vas évidemment en tenir compte et nous
proposer des conditions assez raisonnables. D'ailleurs, vous
vous devez, vous les gens de culture, de démontrer que vous
êtes au-dessus de l'argent. »
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