Texte grec :
[2] Τοὺς δ´ αὖ Αἰθίοπας καὶ μακαρίους καὶ τρισευδαίμονας
εἴποι τις ἄν, εἴ γε ἀπομνημονεύει τὴν
χάριν αὐτοῖς ὁ Ζεὺς ἣν πρὸς αὐτὸν ἐπεδείξαντο
δώδεκα ἑξῆς ἡμέρας ἑστιάσαντες, καὶ ταῦτα ἐπαγόμενον
καὶ τοὺς ἄλλους θεούς.
Οὕτως οὐδέν, ὡς ἔοικεν, ἀμισθὶ ποιοῦσιν ὧν
ποιοῦσιν, ἀλλὰ πωλοῦσιν τοῖς ἀνθρώποις τἀγαθά,
καὶ ἔνεστι πρίασθαι παρ´ αὐτῶν τὸ μὲν ὑγιαίνειν,
εἰ τύχοι, βοϊδίου, τὸ δὲ πλουτεῖν βοῶν τεττάρων,
τὸ δὲ βασιλεύειν ἑκατόμβης, τὸ δὲ σῶον ἐπανελθεῖν
ἐξ Ἰλίου εἰς Πύλον ταύρων ἐννέα, καὶ τὸ ἐκ
τῆς Αὐλίδος εἰς Ἴλιον διαπλεῦσαι παρθένου
βασιλικῆς. ἡ μὲν γὰρ Ἑκάβη τὸ μὴ ἁλῶναι τὴν
πόλιν τότε ἐπρίατο παρὰ τῆς Ἀθηνᾶς βοῶν
δώδεκα καὶ πέπλου. εἰκάζειν δὲ χρὴ πολλὰ εἶναι
ἀλεκτρυόνος καὶ στεφάνου καὶ λιβανωτοῦ μόνου
παρ´ αὐτοῖς ὤνια.
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Traduction française :
[2] D'un autre côté, si les Éthiopiens sont trois fois
heureux, c'est un effet de la gratitude de Jupiter,
reconnaissant les procédés honnêtes dont ils usent
avec lui au commencement du poème dHomère, où
ils le régalent pendant douze jours de suite, ainsi
que les autres dieux qu'il a amenés à sa suite.
Il suit de là que les dieux, probablement, ne font
rien sans retour. Ils vendent les biens aux hommes ;
et on peut leur acheter la santé moyennant un
jeune boeuf. Pour quatre boeufs on a les richesses,
et la royauté pour une hécatombe. Il en coûte neuf
taureaux pour revenir sain et sauf d'Ilion à
Pylos ; et une vierge de sang royal, pour naviguer
d'Aulis à Troie. Hécube n'a-t-elle pas fait
marché avec Minerve, au prix de douze boeufs et
d'un voile, que la ville ne serait pas prise ce jour-là.
On peut croire qu'il y a une foule de choses
qui se vendent un coq, une couronne, un grain d'encens.
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