Texte grec :
[14] Ταῦτα μὲν δὴ ἴσως μέτρια καὶ τὰ ὑπ´ Ἀσσυρίων
γιγνόμενα καὶ ὑπὸ Φρυγῶν καὶ Λυδῶν,
ἢν δ´ εἰς τὴν Αἴγυπτον ἔλθῃς, τότε δὴ τότε ὄψει
πολλὰ τὰ σεμνὰ καὶ ὡς ἀληθῶς ἄξια τοῦ οὐρανοῦ,
κριοπρόσωπον μὲν τὸν Δία, κυνοπρόσωπον δὲ τὸν
βέλτιστον Ἑρμῆν καὶ τὸν Πᾶνα ὅλον τράγον καὶ
ἶβίν τινα καὶ κροκόδειλον ἕτερον καὶ πίθηκον.
εἰ δ´ ἐθέλεις καὶ ταῦτα δαήμεναι, ὄφρ´ εὖ εἰδῇς,
ἀκούσῃ πολλῶν σοφιστῶν καὶ γραμματέων καὶ
προφητῶν ἐξυρημένων διηγουμένων, —πρότερον
δέ, φησὶν ὁ λόγος, "θύρας δ´ ἐπίθεσθε βέβηλοι"
—ὡς ἄρα ὑπὸ τὸν πόλεμον καὶ τῶν γιγάντων
τὴν ἐπανάστασιν οἱ θεοὶ φοβηθέντες ἧκον εἰς τὴν
Αἴγυπτον ὡς δὴ ἐνταῦθα λησόμενοι τοὺς πολεμίους·
εἶθ´ ὁ μὲν αὐτῶν ὑπέδυ τράγον, ὁ δὲ κριὸν
ὑπὸ τοῦ δέους, ὁ δὲ θηρίον ἢ ὄρνεον· διὸ δὴ εἰσέτι
καὶ νῦν φυλάττεσθαι τὰς τότε μορφὰς τοῖς θεοῖς.
ταῦτα γὰρ ἀμέλει ἐν τοῖς ἀδύτοις ἀπόκειται γραφέντα
πλεῖον ἢ πρὸ ἐτῶν μυρίων.
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Traduction française :
[14] Tout cela cependant n'a rien de trop
extravagant ; il en est de même de ce qui se fait en
Assyrie, en Phrygie, en Lydie. Mais allez en Égypte,
et vous verrez de graves cérémonies, une religion
vraiment digne du ciel : la Jupiter a la tête d'un
bélier, Mercure une belle figure de chien ; Pan est
un bouc de la tête aux pieds ; celui-ci est un ibis,
celui-là un crocodile, cet autre un singe.
Mais voulez-vous connaître et savoir tout à fond !
Écoutez cette foule de sophistes, de scribes, de
prophètes à la tête rase ; ils vous apprendront,
après s'être écriés, suivant la formule :
... Profanes, loin du seuil !
ils vous apprendront comment les dieux, effrayés
par une sédition de leurs ennemis et des Géants,
se sont sauvés en Égypte pour se dérober à leur
poursuite ; que l'un se jeta, de peur, dans le corps
d'un bouc, que l'autre devint bête sauvage, un
troisième oiseau, et que, pour cette raison, les
dieux conservent encore aujourd'hui ces différentes
formes. Les preuves en sont consignées dans les
archives des sanctuaires, écrites depuis plus de dix
mille ans.
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