[15] Αἱ δὲ θυσίαι καὶ παρ´ ἐκείνοις αἱ αὐταί, πλὴν
ὅτι πενθοῦσι τὸ ἱερεῖον καὶ κόπτονται περιστάντες
ἤδη πεφονευμένον. οἱ δὲ καὶ θάπτουσι μόνον
ἀποσφάξαντες.
Ὁ μὲν γὰρ Ἆπις, ὁ μέγιστος αὐτοῖς θεός, ἐὰν
ἀποθάνῃ, τίς οὕτω περὶ πολλοῦ ποιεῖται τὴν
κόμην ὅστις οὐκ ἀπεξύρησε καὶ ψιλὸν ἐπὶ τῆς
κεφαλῆς τὸ πένθος ἐπεδείξατο, κἂν τὸν Νίσου
ἔχῃ πλόκαμον τὸν πορφυροῦν; ἔστι δὲ ὁ Ἆπις
ἐξ ἀγέλης θεός, ἐπὶ τῷ προτέρῳ χειροτονούμενος
ὡς πολὺ καλλίων καὶ σεμνότερος τῶν ἰδιωτῶν Βοῶν.
Ταῦτα οὕτω γιγνόμενα καὶ ὑπὸ τῶν πολλῶν
πιστευόμενα δεῖσθαί μοι δοκεῖ τοῦ μὲν ἐπιτιμήσοντος
οὐδενός, Ἡρακλείτου δέ τινος ἢ Δημοκρίτου,
τοῦ μὲν γελασομένου τὴν ἄγνοιαν αὐτῶν,
τοῦ δὲ τὴν ἄνοιαν ὀδυρουμένου.
| [15] Chez eux, d'ailleurs, les sacrifices sont presque
les mêmes que chez nous, si ce n'est qu'ils pleurent
la victime, rangés en cercle autour d'elle et se
frappant la poitrine : d'autres se contentent de lui
donner la sépulture, lorsqu'une fois elle est
égorgée. Leur plus, grand dieu est Apis :
quand il meurt, il n'est personne qui estime assez
sa chevelure pour ne pas la raser en signe de deuil,
eût-il le cheveu rouge, de Nisus. Or cet Apis
est un dieu tiré d'un troupeau, et proclamé après la
mort de son prédécesseur, parce qu'il est plus beau
et plus majestueux que les boeufs ordinaires. Tant
de superstition accréditée dans l'esprit du vulgaire
a moins besoin, selon moi, d'un censeur, que d'un
Démocrite et d'un Héraclite : l'un, pour rire de la
folie des hommes ; l'autre, pour pleurer sur leur ignorance.
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