Texte grec :
[16] Ἀλλὰ κακοῦργοί τινες, φής, ἐν αὐτοῖς καὶ
μοιχεύουσι καὶ πολεμοῦσι καὶ ἀδελφὰς γαμοῦσι
καὶ πατράσιν ἐπιβουλεύουσι. παρ´ ἡμῖν γὰρ
οὐχὶ πολλὴ τούτων ἀφθονία; καὶ οὐ δήπου διὰ
τοῦτο αἰτιάσαιτ´ ἄν τις τὸν Οὐρανὸν καὶ τὴν Γῆν,
ὅτι ἡμᾶς συνεστήσαντο. ἔτι καὶ τοῦτο ἴσως φαίης
ἄν, ὅτι ἀνάγκη πολλὰ ἡμᾶς ἔχειν πράγματα ἐπιμελουμένους
αὐτῶν. οὐκοῦν διά γε τοῦτο καὶ ὁ
νομεὺς ἀχθέσθω ἐπὶ τῷ ἔχειν τὴν ἀγέλην, διότι
ἀναγκαῖον αὐτῷ ἐπιμελεῖσθαι αὐτῆς. καίτοι τό γε
ἐργῶδες τοῦτο καὶ ἡδύ· ἄλλως καὶ ἡ φροντὶς οὐκ
ἀτερπὴς ἔχουσά τινα διατριβήν. ἢ τί γὰρ ἂν
ἐπράττομεν οὐκ ἔχοντες ὧν προνοοῦμεν τούτων;
ἠργοῦμεν ἂν καὶ τὸ νέκταρ ἐπίνομεν καὶ τῆς
ἀμβροσίας ἐνεφορούμεθα οὐδὲν ποιοῦντες.
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Traduction française :
[16] Mais, dis-tu, il y a des méchants parmi les hommes : ils commettent des
adultères, se font la guerre, épousent leurs soeurs, tendent des embûches à
leurs pères. N'y a-t-il pas chez nous aussi abondante moisson de vices ? Et
doit-on pour cela accuser Uranus et la Terre de nous avoir donné
l'existence ? Tu me diras peut-être encore que c'est pour nous une rude affaire
que de prendre soin des hommes. Autant vaudrait alors qu'un berger se plaignit
d'être obligé de soigner son troupeau : s'il lui donne du mal, il lui procure
aussi des plaisirs et une occupation qui n'en pas sans agrément. Que
ferions-nous, si nous n'avions à veiller sur rien. Plongés dans l'oisiveté, nous
boirions le nectar, nous nous remplirions d'ambroisie, sans rien faire.
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