Texte grec :
[8] Ὥστε, ὦ Λυκῖνε, μεταγράψαι σε τὰ τοιαῦτα
ἐκέλευσεν, ἢ αὐτὴ μὲν μαρτύρεσθαι τὰς θεὰς ὡς
ἀκούσης αὐτῆς γέγραφας, σὲ δὲ εἰδέναι ὅτι ἀνιάσει
αὐτὴν τὸ βιβλίον οὕτω περινοστοῦν ὥσπερ νῦν
σοι διάκειται, οὐ μάλα εὐσεβῶς οὐδὲ ὁσίως τὰ
πρὸς τοὺς θεούς. ἐδόκει τε ἀσέβημα ἑαυτῆς καὶ
πλημμέλημα τοῦτο δόξειν, εἰ ὑπομένοι τῇ ἐν
Κνίδῳ καὶ τῇ ἐν κήποις ὁμοία λέγεσθαι· καί σε
ὑπεμίμνησκε τῶν τελευταίων ἐν τῷ βιβλίῳ περὶ
αὐτῆς εἰρημένων, ὅτι μετρίαν καὶ ἄτυφον ἔφης
αὐτὴν οὐκ ἀνατεινομένην ὑπὲρ τὸ ἀνθρώπινον
μέτρον, ἀλλὰ πρόσγειον τὴν πτῆσιν ποιουμένην,
ὁ δὲ ταῦτα εἰπὼν ὑπὲρ αὐτὸν τὸν οὐρανὸν ἀναβιβάζεις
τὴν γυναῖκα, ὡς καὶ θεαῖς ἀπεικάζειν.
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Traduction française :
[8] Enfin, Lycinus, elle te prie de vouloir bien modifier ton
oeuvre, ou bien elle prend les divinités à témoin que c'est
contre son gré que tu las écrite. Tu dois savoir que ton
livre lui ferait de la peine, s'il entrait en circulation tel
qu'il est, sans religion et sans piété envers les dieux. Elle
s'accuserait elle-même d'impiété et se croirait coupable,
en se laissant comparer à la Vénus de Cnide ou à celle
des Jardins. Elle te remet en mémoire ce que tu dis d'elle
à la fin de ton ouvrage, à savoir que le faste et l'orgueil
ne sont point dans son caractère, que, loin de vouloir
s'élever au-dessus de la condition humaine, elle se
contente d'effleurer la terre de son vol ; voilà ce que tu
dis, et puis tu vas la porter jusqu'aux cieux et l'égaler à
des déesses.
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