HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur les portarits

ἀληθεῖς



Texte grec :

[24] Εἰ δὲ καὶ ὅτι μάλιστά σε αὐταῖς ἐκείναις εἴκασα, οὐκ ἐμὸν τοῦτο, οὐδὲ ἐγὼ πρῶτος ταύτην ἐτεμόμην τὴν ὁδόν, ἀλλὰ πολλοὶ καὶ ἀγαθοὶ ποιηταί, καὶ μάλιστα ὁ πολίτης ὁ σὸς Ὅμηρος, ὃν καὶ νῦν ἀναβιβάσομαι συναγορεύσοντά μοι, ἢ οὐδεμία μηχανὴ μὴ οὐχὶ καὶ αὐτὸν σὺν ἐμοὶ ἁλῶναι. Ἐρήσομαι τοίνυν αὐτόν, μᾶλλον δὲ σὲ ὑπὲρ αὐτοῦ—καὶ γὰρ διαμνημονεύεις εὖ ποιοῦσα τὰ χαριέστατα τῶν ἐρραψῳδημένων αὐτῷ—τί σοι ἐκεῖνος δοκεῖ, ὁπόταν περὶ τῆς αἰχμαλώτου λέγῃ τῆς Βρισηΐδος ὅτι χρυσῇ Ἀφροδίτῃ ἰκέλη ἐπένθει τὸν Πάτροκλον; εἶτα μετὰ μικρόν, ὡς οὐχ ἱκανὸν εἰ μόνῃ τῇ Ἀφροδίτῃ ἐοικυῖα ἔσται, Εἶπε δ´ ἄρα—φησίν—κλαίουσα γυνὴ εἰκυῖα θεῇσιν. Ὁπόταν οὖν τὰ τοιαῦτα λέγῃ, μισεῖς κἀκεῖνον καὶ ἀπορρίπτεις τὸ βιβλίον, ἢ δίδως αὐτῷ ἐλευθεριάζειν ἐν τῷ ἐπαίνῳ; ἀλλὰ κἂν σὺ μὴ δῷς, ὅ γε τοσοῦτος αἰὼν δέδωκεν, οὐδ´ ἔστιν ὅστις αὐτὸν ἐπὶ τούτῳ ᾐτιάσατο, οὐδὲ ὁ μαστίξαι τολμήσας αὐτοῦ τὴν εἰκόνα οὐδ´ ὁ τὰ νόθα ἐπισημηνάμενος τῶν ἐπῶν ἐν τῇ παραγραφῇ τῶν ὀβελῶν. Εἶτα ἐκείνῳ μὲν ἐφεθήσεται βάρβαρον γυναῖκα, καὶ ταῦτα κλαίουσαν, τῇ χρυσῇ Ἀφροδίτῃ εἰκάσαι, ἐγὼ δ´, ἵνα μὴ τὸ κάλλος εἴπω, διότι μὴ ἀνέχῃ ἀκούουσα, οὐκ ἂν παραβάλλοιμι θεῶν εἰκόσι γυναῖκα φαιδρὰν καὶ μειδιῶσαν τὰ πολλά, ὅπερ θεοῖς ὅμοιον ἄνθρωποι ἔχουσιν;

Traduction française :

[24] Si d'ailleurs je vous ai comparée à des déesses, je n'ai rien fait en cela qui me soit particulier ; je ne suis pas le premier qui ait frayé cette route : un grand nombre de poètes estimables l'avaient ouverte avant moi, et à leur tête, Homère, votre compatriote, que je vais citer à cette barre pour ma défense. Il n'est pas possible que l'on me condamne sans le condamner aussi. Je l'interrogerai donc, ou plutôt je vous interrogerai pour lui, car vous conservez dans votre mémoire, et vous faites bien, les passages les plus charmants de ses rhapsodies. Que pensez-vous de lui, lorsqu'il dit de Briséis captive, que, semblable à Vénus d'or, elle pleure la mort de Patrocle ? Et comme si ce n'était pas assez de ressembler à Vénus toute seule, il ajoute : "Ainsi pleure la femme aux déesses semblable". Ce langage vous le fait-il haïr ? jetez-vous son livre, ou lui accordez-vous la liberté d'un pareil éloge ? Quand vous la lui refuseriez, tant de siècles la lui ont donnée ! Il n'est personne qui lui en ait fait un crime, ni celui qui eut l'audace de fouetter son image, ni celui qui marqua d'un obèle les vers qu'il prétendait supposés. Eh quoi ! il lui sera permis de comparer à Vénus d'or une femme barbare, dont les yeux sont baignés de larmes ; et moi, sans faire de votre beauté un éloge que vous ne voulez pas entendre, je ne pourrai comparer aux statues des déesses une femme dont le charmant visage s'éclaire de ce sourire qui rend l'homme semblable aux dieux !





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Dernière mise à jour : 26/05/2009