Texte grec :
[18] Ἀλλὰ ταῦτα μὲν ἴσως ἐξαγώνια καὶ πόρρω
τοῦ πράγματος. ὑπὲρ δὲ οὗ χρὴ ἀπολογήσασθαι,
τοῦτό ἐστιν, ὅτι τῇ ἐν Κνίδῳ καὶ τῇ ἐν κήποις
καὶ Ἥρᾳ καὶ Ἀθηνᾷ τὴν μορφὴν ἀναπλάττων
εἴκασα. ταῦτά σοι ἔκμετρα ἔδοξεν καὶ ὑπὲρ τὸν
πόδα. περὶ αὐτῶν δὴ τούτων ἐρῶ.
Καίτοι παλαιὸς οὗτος ὁ λόγος, ἀνευθύνους εἶναι
ποιητὰς καὶ γραφέας, τοὺς δὲ ἐπαινοῦντας καὶ
μᾶλλον, οἶμαι, εἰ καὶ χαμαὶ καὶ βάδην, ὥσπερ
ἡμεῖς, ἀλλὰ μὴ ἐπὶ μέτρων φέροιντο. ἐλεύθερον
γάρ τι ὁ ἔπαινος, οὐδ´ ἔστιν αὐτοῦ μέτρον εἰς
μέγεθος ἢ βραχύτητα νενομοθετημένον, ἀλλὰ
τοῦτο μόνον ἐξ ἅπαντος ὁρᾷ ὅπως ὑπερθαυμάσεται
καὶ ζηλωτὸν ἀποφανεῖ τὸν ἐπαινούμενον.
οὐ μὴν ταύτην ἐγὼ βαδιοῦμαι, μὴ καὶ σοὶ δόξω
ὑπ´ ἀπορίας αὐτὸ δρᾶν.
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Traduction française :
[18] Mais ces réflexions paraîtront peut-être étrangères à
la cause et s'éloigner de la question. Le point sur lequel je
dois me justifier, est d'avoir comparé votre beauté à celle
de la Vénus de Cnide et de la Vénus des Jardins, à celle
de Junon et de Minerve. Cet éloge vous semble excessif ;
c'est une chaussure trop grande pour le pied. Examinons
donc ce grief. Il y a un vieux proverbe qui dit que les
peintres et les poètes ne sont pas responsables de leurs
fictions ; à plus forte raison, selon moi, ceux qui font des
éloges, quoiqu'ils écrivent, comme nous, en humble
prose et ne s'élèvent pas sur les ailes du mètre. L'éloge
est libre ; son étendue ni sa brièveté ne sont soumises à
aucune loi ; l'unique objet qu'on s'y propose est d'exciter
la plus vive admiration pour la personne louée et de la
présenter comme un modèle. Mais je n'emploierai
pas ce moyen de défense, afin que vous ne croyiez pas
que j'en suis réduit à prendre cette voie.
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