Texte grec :
[2] μέχρι γὰρ τοῦδε οἱ ἔπαινοι ἀνεκτοί εἰσιν
εἰς ὅσον ἂν ὁ ἐπαινούμενος γνωρίζῃ ἕκαστον τῶν
λεγομένων προσὸν ἑαυτῷ· τὸ δὲ ὑπὲρ τοῦτο
ἀλλότριον ἤδη καὶ κολακεία σαφής."
"Καίτοι πολλούς," ἔφη, "οἶδα χαίροντας, εἴ
τις αὐτοὺς ἐπαινῶν καὶ ἃ μὴ ἔχουσιν προσάπτοι
τῷ λόγῳ, οἷον εἰ γέροντας ὄντας εὐδαιμονίζοι
τῆς ἀκμῆς ἢ ἀμόρφοις οὖσι τὸ Νιρέως κάλλος
ἢ τὸ Φάωνος περιθείη· οἴονται γὰρ ὑπὸ τῶν
ἐπαίνων ἀλλαγήσεσθαι σφίσι καὶ τὰς μορφὰς
καὶ αὐτοὶ ἀνηβήσειν αὖθις, ὥσπερ ὁ Πελίας ᾤετο.
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Traduction française :
[2] La louange, en effet, n'est supportable qu'autant que
celui qu'on loue reconnaît en lui chacun des avantages
qu'on a célébrés ; passé cela, c'est autre chose, une pure
flatterie. J'en sais beaucoup pourtant, a-t-elle ajouté, qui
aiment à s'entendre attribuer dans un éloge les mérites
qu'ils n'ont pas. Ainsi un vieillard aime à être flatté sur
sa vigueur ; un homme qui n'est pas beau, veut qu'on lui
donne la beauté de Nirée ou de Phaon. Ils s'imaginent,
l'un que ces louanges changeront sa figure; l'autre,
qu'elles lui rendront sa première jeunesse, erreur
renouvelée de Pélias.
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