HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Phalaris



Texte grec :

[2,8] Καὶ τὰ μὲν τῶν ἄλλων ἐχέτω ὅπῃ βούλεται· ἡμῖν δὲ ἀναγκαῖον, οἶμαι, τὰ ἡμέτερα αὐτῶν εἰδέναι, ὅπως τε πάλαι διέκειτο καὶ ὅπως νῦν ἔχει καὶ τί ποιοῦσι λῷον ἔσται· ὅτι μὲν δὴ ἐν κρημνοῖς τε οἰκοῦμεν αὐτοὶ καὶ πέτρας γεωργοῦμεν, οὐχ Ὅμηρον χρὴ περιμένειν δηλώσοντα ἡμῖν, ἀλλ´ ρᾶν πάρεστι ταῦτα. καὶ ὅσον ἐπὶ τῇ γῇ, βαθεῖ λιμῷ ἀεὶ συνῆμεν ἄν, τὸ δ´ ἱερὸν καὶ Πύθιος καὶ τὸ χρηστήριον καὶ οἱ θύοντες καὶ οἱ εὐσεβοῦντες, ταῦτα Δελφῶν τὰ πεδία, ταῦτα ἡ πρόσοδος, ἐντεῦθεν ἡ εὐπορία, ἐντεῦθεν αἱ τροφαί—χρὴ γὰρ τἀληθῆ πρός γε ἡμᾶς αὐτοὺς λέγειν—καὶ τὸ λεγόμενον ὑπὸ τῶν ποιητῶν, ἄσπαρτα ἡμῖν καὶ ἀνήροτα φύεται τὰ πάντα ὑπὸ γεωργῷ τῷ θεῷ, ὃς οὐ μόνον τὰ παρὰ τοῖς Ἕλλησιν ἀγαθὰ γιγνόμενα παρέχει, ἀλλ´ εἴ τι ἐν Φρυξὶν ἢ Λυδοῖς ἢ Πέρσαις ἢ Ἀσσυρίοις ἢ Φοίνιξιν ἢ Ἰταλιώταις ἢ Ὑπερβορέοις αὐτοῖς, πάντα ἐς Δελφοὺς ἀφικνεῖται. καὶ τὰ δεύτερα μετὰ τὸν θεὸν ἡμεῖς τιμώμεθα ὑφ´ ἁπάντων καὶ εὐποροῦμεν καὶ εὐδαιμονοῦμεν· ταῦτα τὸ ἀρχαῖον, ταῦτα τὸ μέχρι νῦν, καὶ μὴ παυσαίμεθά γε οὕτω βιοῦντες.

Traduction française :

[2,8] Laissons les autres agir comme il leur plaît : la seule chose, selon moi, qui nous soit nécessaire, c'est de connaître nos propres usages, pourquoi ils sont établis, s'ils sont encore en vigueur, quel avantage nous trouvons à les suivre. Nous habitons une contrée hérissée de précipices, nous labourons des cailloux ; il n'est pas besoin, pour le prouver, d'invoquer le témoignage d'Homère, vos propres yeux peuvent vous en convaincre : ainsi la terre ne nous permet d'espérer qu'une longue disette. Mais le temple, mais Apollon Pythien, et l'oracle, et les sacrifices, et les pieuses offrandes, valent pour nous les plaines de Delphes; ce sont nos revenus, nos richesses; c'est notre nourriture, à parler franchement entre nous ; et , pour le dire avec les poètes : "C'est un bien qui nous vient, sans soin et sans culture" ; c'est un champ que le dieu laboure pour nous, et qui nous fournit non seulement les productions des autres territoires de la Grèce, mais qui donne à Delphes tout ce que font naître la Phrygie, la Lydie, la Perse, l'Assyrie, la Phénicie, l'Italie et les contrées hyperboréennes. Après Apollon, nous sommes l'objet du culte de tous les peuples ; nous vivons au sein de l'abondance et de la prospérité ; tel a été le passé, tel est le présent ; puissions-nous ne pas voir finir cette heureuse vie !





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Dernière mise à jour : 22/11/2007