HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Phalaris

μίαν



Texte grec :

[1,8] Ὁρᾶτε δὲ καὶ τοὺς νομοθέτας τῷ κολαστικῷ εἴδει τὸ πλέον νέμοντας, ὡς τῶν γε ἄλλων οὐδὲν ὄφελος, εἰ μὴ ὁ φόβος προσείη καὶ ἐλπὶς τῆς κολάσεως. ἡμῖν δὲ τοῦτο πολλῷ ἀναγκαιότερον τοῖς τυράννοις, ὅσῳ πρὸς ἀνάγκην ἐξηγούμεθα καὶ μισοῦσί τε ἅμα καὶ ἐπιβουλεύουσιν ἀνθρώποις σύνεσμεν, ὅπου μηδὲ τῶν μορμολυκείων ὄφελός τι ἡμῖν γίγνεται, ἀλλὰ τῷ περὶ τῆς Ὕδρας μύθῳ τὸ πρᾶγμα ἔοικεν· ὅσῳ γὰρ ἂν ἐκκόπτωμεν, τοσῷδε πλείους ἡμῖν ἀναφύονται τοῦ κολάζειν ἀφορμαί. φέρειν δὲ ἀνάγκη καὶ τὸ ἀναφυόμενον ἐκκόπτειν ἀεὶ καὶ ἐπικαίειν νὴ Δία κατὰ τὸν Ἰόλεων, εἰ μέλλομεν ἐπικρατήσειν· τὸν γὰρ ἅπαξ εἰς τὰ τοιαῦτα ἐμπεσεῖν ἠναγκασμένον ὅμοιον χρὴ τῇ ὑποθέσει καὶ αὐτὸν εἶναι, ἢ φειδόμενον τῶν πλησίον ἀπολωλέναι. ὅλως δέ, τίνα οἴεσθε οὕτως ἄγριον ἢ ἀνήμερον ἄνθρωπον εἶναι ὡς ἥδεσθαι μαστιγοῦντα καὶ οἰμωγῶν ἀκούοντα καὶ σφαττομένους ὁρῶντα, εἰ μὴ ἔχοι τινὰ μεγάλην τοῦ κολάζειν αἰτίαν; ποσάκις γοῦν ἐδάκρυσα μαστιγουμένων ἄλλων, ποσάκις δὲ θρηνεῖν καὶ ὀδύρεσθαι τὴν ἐμαυτοῦ τύχην ἀναγκάζομαι μείζω κόλασιν αὐτὸς καὶ χρονιωτέραν ὑπομένων; ἀνδρὶ γὰρ φύσει μὲν ἀγαθῷ, διὰ δὲ ἀνάγκην πικρῷ, πολὺ τοῦ κολάζεσθαι τὸ κολάζειν χαλεπώτερον.

Traduction française :

[1,8] "Vous voyez que les législateurs décernent plus de peines qu'ils ne proposent de récompenses : toute disposition leur paraît inutile, sans l'attente et la crainte du châtiment. Mais nous autres tyrans, qui ne régnons que par la contrainte, nous qui commandons à des hommes dont la haine et les embûches nous poursuivent, combien ce mode de gouvernement ne nous est-il pas plus nécessaire encore, quand nous voyons échouer nos vains épouvantails, et que la fable de l'hydre se renouvelle pour nous ? Plus nous coupons, plus les occasions de punir se multiplient. Il nous faut, par Jupiter ! sans cesse détruire, abattre ce qui repousse, et le brûler comme faisait Iolas, si nous voulons conserver notre pouvoir. Et, du moment qu'on en est réduit à cette nécessité, il faut ou rester fidèle à son système, ou mourir si l'on devient indulgent. Pensez-vous, en effet, qu'il existe un homme assez cruel, assez féroce, pour se faire un plaisir de flageller, d'entendre gémir, de voir égorger ses semblables, à moins qu'il n'ait un motif puissant de rigueur ? Combien de fois j'ai répandu des larmes, à la vue de ceux que déchiraient les lanières ! Combien de fois je suis forcé de plaindre et de déplorer mon sort, moi qui endure une peine plus cruelle et plus longue ! Pour un homme d'un caractère sensible, mais sévère par nécessité, il est bien plus difficile de sévir que de subir un châtiment.





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Dernière mise à jour : 22/11/2007