HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Phalaris

καινήν



Texte grec :

[1,11] Ταῦτα μὲν οὖν ὑπὲρ ἐμαυτοῦ ἀπολελόγημαι ὑμῖν, ἀληθῆ καὶ δίκαια καὶ ἐπαίνου μᾶλλον, ὡς ἐμαυτὸν πείθω, ἢ μίσους ἄξια. ὑπὲρ δὲ τοῦ ἀναθήματος καιρὸς ὑμᾶς ἀκοῦσαι ὅθεν καὶ ὅπως τὸν ταῦρον τοῦτον ἐκτησάμην, οὐκ ἐκδοὺς αὐτὸς τῷ ἀνδριαντοποιῷ—μὴ γὰρ οὕτω μανείην, ὡς τοιούτων ἐπιθυμῆσαι κτημάτων— ἀλλὰ Περίλαος ἦν τις ἡμεδαπός, χαλκεὺς μὲν ἀγαθός, πονηρὸς δὲ ἄνθρωπος. οὗτος πάμπολυ τῆς ἐμῆς γνώμης διημαρτηκὼς ᾤετο χαριεῖσθαί μοι, εἰ καινήν τινα κόλασιν ἐπινοήσειεν, ὡς ἐξ ἅπαντος κολάζειν ἐπιθυμοῦντι. καὶ δὴ κατασκευάσας τὸν βοῦν ἧκέ μοι κομίζων κάλλιστον ἰδεῖν καὶ πρὸς τὸ ἀκριβέστατον εἰκασμένον· κινήσεως γὰρ αὐτῷ καὶ μυκηθμοῦ ἔδει μόνον πρὸς τὸ καὶ ἔμψυχον εἶναι δοκεῖν. ἰδὼν δὲ ἀνέκραγον εὐθύς, ἄξιον τὸ κτῆμα τοῦ Πυθίου, πεμπτέος ὁ ταῦρος τῷ θεῷ. ὁ δὲ Περίλαος παρεστώς, Τί δ´ εἰ μάθοις, ἔφη, τὴν σοφίαν τὴν ἐν αὐτῷ καὶ τὴν χρείαν ἣν παρέχεται; καὶ ἀνοίξας ἅμα τὸν ταῦρον κατὰ τὰ νῶτα, Ἤν τινα, ἔφη, κολάζειν ἐθέλῃς, ἐμβιβάσας εἰς τὸ μηχάνημα τοῦτο καὶ κατακλείσας προστιθέναι μὲν τοὺς αὐλοὺς τούσδε πρὸς τοὺς μυξωτῆρας τοῦ βοός, πῦρ δὲ ὑποκαίειν κελεύειν, καὶ ὁ μὲν οἰμώξεται καὶ βοήσεται ἀλήκτοις ταῖς ὀδύναις ἐχόμενος, ἡ βοὴ δὲ διὰ τῶν αὐλῶν μέλη σοι ἀποτελέσει οἷα λιγυρώτατα καὶ ἐπαυλήσει θρηνῶδες καὶ μυκήσεται γοερώτατον, ὡς τὸν μὲν κολάζεσθαι, σὲ δὲ τέρπεσθαι μεταξὺ καταυλούμενον.

Traduction française :

[1,11] "Voilà ce que j'avais à vous dire pour ma justification : tout en est vrai, juste, et, selon moi, plus digne d'éloge que de haine. Quant à mon offrande, écoutez comment je suis devenu possesseur de ce taureau, sans l'avoir commandé au statuaire. Je ne suis point assez fou pour désirer la possession de semblables objets. Il y avait à Agrigente un nommé Perilaüs, excellent sculpteur, mais le pire des hommes. Ce Périlaüs, bien éloigné de connaître mes véritables sentiments, s'imagine qu'il me ferait plaisir en inventant quelque nouveau supplice, comme si je ne me plaisais qu'à punir. Il fabriqua donc ce taureau et vint me le présenter. C'est une oeuvre parfaite, et d'une exécution merveilleuse ; il ne manque à l'animal que le mouvement, et, si on l'entendait mugir, on le croirait en vie. A la première vue, je m'écriai : "Voilà une offrande digne d'Apollon Pythien. II faut envoyer ce taureau au dieu !" Alors Périlaüs : "Que serait-ce, dit-il, si vous connaissiez l'art avec lequel il est fait à l'intérieur, et l'usage auquel il peut être employé ? " Ouvrant alors le taureau par le dos : " Lorsque vous voudrez, ajouta-t-il, châtier quelqu'un, faites-le monter dans cette machine, enfermez-le ; ajustez ensuite ces flûtes aux naseaux du taureau, et ordonnez qu'on lui allume du feu sous le ventre. Bientôt celui qui sera dedans poussera des gémissements et des cris, pénétré de douleurs insupportables ; mais le son de sa voix, en passant par les flûtes, formera des sons mélodieux, et soupirera un air plaintif, un mugissement lugubre, qui vous charmera pendant que l'autre subira sa peine."





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Dernière mise à jour : 22/11/2007