Texte grec :
[6] "Δύο γὰρ ταῦτα," ἔφη, "ὁ βίος ἄριστα
δημιουργήματα ἐθεάσατο, τὸν Δία τὸν Ὀλύμπιον
καὶ Πρωτέα· πλάσται δὲ καὶ τεχνῖται, τοῦ μὲν
Φειδίας, τοῦ δὲ ἡ φύσις. ἀλλὰ νῦν ἐξ ἀνθρώπων
εἰς θεοὺς τὸ ἄγαλμα τοῦτο οἰχήσεται, ὀχούμενον
ἐπὶ τοῦ πυρός, ὀρφανοὺς ἡμᾶς καταλιπόν."
ταῦτα ξὺν πολλῷ ἱδρῶτι διεξελθὼν ἐδάκρυε μάλα
γελοίως καὶ τὰς τρίχας ἐτίλλετο, ὑποφειδόμενος
μὴ πάνυ ἕλκειν· καὶ τέλος ἀπῆγον αὐτὸν λύζοντα
μεταξὺ τῶν Κυνικῶν τινες παραμυθούμενοι.
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Traduction française :
[6] « L'univers peut s'enorgueillir de contempler deux entités
sublimes par excellence : Zeus Olympien et Protée. Le premier a
jailli des mains de l'artiste Phidias ; le second a été sculpté par
Dame Nature. Mais par malheur, cette grâce céleste quittera
bientôt le monde des humains pour gagner le séjour des dieux sur
des ailes flamboyantes : nous serons privés de sa protection, tous
orphelins de lui. »
Une fois qu'il eut terminé son discours, soit dit en passant le
corps inondé de sueur, il se mit à gémir avec une emphase
grotesque, puis tira sur sa tignasse en prenant garde cependant
d'en arracher le moindre cheveu... Puis, quelques cyniques le
raccompagnèrent en feignant de le consoler de son insoutenable
tristesse...
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