Texte grec :
[5] Ὡς δὲ ταῦτα εἶπεν ὁ Θεαγένης—τοῦτο γὰρ
ὁ κεκραγὼς ἐκεῖνος ἐκαλεῖτο—ἠρόμην τινὰ τῶν
παρεστώτων, "Τί βούλεται τὸ περὶ τοῦ πυρός, ἢ τί
Ἡρακλῆς καὶ Ἐμπεδοκλῆς πρὸς τὸν Πρωτέα."
ὁ δέ, "Οὐκ εἰς μακράν," ἔφη, "καύσει ἑαυτὸν
ὁ Πρωτεὺς Ὀλυμπίασιν." "Πῶς," ἔφην, "ἢ
τίνος ἕνεκα;" εἶτα ὁ μὲν ἐπειρᾶτο λέγειν, ἐβόα
δὲ ὁ Κυνικός, ὥστε ἀμήχανον ἦν ἄλλου ἀκούειν.
ἐπήκουον οὖν τὰ λοιπὰ ἐπαντλοῦντος αὐτοῦ καὶ
θαυμαστάς τινας ὑπερβολὰς διεξιόντος κατὰ τοῦ
Πρωτέως· τὸν μὲν γὰρ Σινωπέα ἢ τὸν διδάσκαλον
αὐτοῦ Ἀντισθένη οὐδὲ παραβάλλειν ἠξίου αὐτῷ,
ἀλλ´ οὐδὲ τὸν Σωκράτη αὐτόν, ἐκάλει δὲ τὸν Δία
ἐπὶ τὴν ἅμιλλαν. εἶτα μέντοι ἔδοξεν αὐτῷ ἴσους
πως φυλάξαι αὐτούς, καὶ οὕτω κατέπαυε τὸν λόγον·
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Traduction française :
[5] Ces propos émanent de Théagène : c'est ainsi qu'il se nomme.
Moi, tout penaud, je demande à l'un de ses disciples où il veut en
venir avec son feu ; je cherche à savoir ce que Protée, Héraclès et
Empédocle viennent faire dans cette galère. Alors l'autre me sort
ceci : « Sous peu, Protée sera aux jeux olympiques. » - Comment,
répliquai-je, et pourquoi donc ? La réponse allait fuser quand le
cynique en chef se mit brailler comme un dément, si bien que je ne
pus rien entendre. Je fus donc condamné à écouter les salades de
ce pouilleux, avec toutes les fumeuses évocations relatives à son
Protée. Ne se contentant pas de le placer au niveau du philosophe
de Sinope ou de son maître Antisthène, il le proclama au-dessus
de Socrate, sur un pied d'égalité avec Zeus. C'est vous dire ! Enfin,
il termina sur ces mots :
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