Texte grec :
[30] "Ταῦτα μὲν Θεαγένης Σιβύλλης ἀκηκοέναι
φησίν. ἐγὼ δὲ Βάκιδος αὐτῷ χρησμὸν ὑπὲρ
τούτων ἐρῶ· φησὶν δὲ ὁ Βάκις οὕτω, σφόδρα
εὖ ἐπειπών,
Ἀλλ´ ὁπόταν Κυνικὸς πολυώνυμος ἐς φλόγα πολλὴν
πηδήσῃ δόξης ὑπ´ ἐρινύι θυμὸν ὀρινθείς,
δὴ τότε τοὺς ἄλλους κυναλώπεκας, οἵ οἱ ἕπονται,
μιμεῖσθαι χρὴ πότμον ἀποιχομένοιο λύκοιο.
ὃς δέ κε δειλὸς ἐὼν φεύγῃ μένος Ἡφαίστοιο,
λάεσσιν βαλέειν τοῦτον τάχα πάντας Ἀχαιούς,
ὡς μὴ ψυχρὸς ἐὼν θερμηγορέειν ἐπιχειρῇ
χρυσῷ σαξάμενος πήρην μάλα πολλὰ δανείζων,
ἐν καλαῖς Πάτραισιν ἔχων τρὶς πέντε τάλαντα.
τί ὑμῖν δοκεῖ, ἄνδρες; ἆρα φαυλότερος χρησμολόγος
ὁ Βάκις τῆς Σιβύλλης εἶναι; ὥστε ὥρα τοῖς
θαυμαστοῖς τούτοις ὁμιληταῖς τοῦ Πρωτέως περισκοπεῖν
ἔνθα ἑαυτοὺς ἐξαερώσουσιν· τοῦτο γὰρ
τὴν καῦσιν καλοῦσιν."
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Traduction française :
[30] Ces vers, selon notre Théagène, seraient l'oeuvre de la
Sibylle. Moi, je connais un autre oracle qui me vient de Bacis
et qui traite du même sujet ; mais son sens m'en paraît plus pertinent :
Quand le cynique, au nom changé comme son âme,
Passera, vaniteux, du côté de la flamme,
Que les chiens, les renards, qui le suivent de près,
Courent après ce loup épris de belle mort !
Mais si l'un d'eux, craignant Héphaïstos trop fort,
Veut s'échapper, eh bien ! recouvrez-le de pierres
Pour que sa vanité brise ses faux discours
Quand on le voit passer la besace remplie
De l'argent de l'usure et de son infamie,
Et que son vil esprit, au grand jour éclatant,
Est riche dans Patras de trois fois cinq talents.
Que dites-vous de cela ? Cet oracle n'est-il pas supérieur à celui
de la Sibylle ? En tout cas, le grand moment est arrivé pour Protée,
lequel doit désigner le lieu de son « évaporation » : oui, tel est le
terme pudique utilisé par ses merveilleux sectateurs pour évoquer
sa crémation.
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