Texte grec :
[23] "Καίτοι φησὶν ὅτι ὑπὲρ τῶν ἀνθρώπων αὐτὸ
δρᾷ, ὡς διδάξειεν αὐτοὺς θανάτου καταφρονεῖν
καὶ ἐγκαρτερεῖν τοῖς δεινοῖς. ἐγὼ δὲ ἡδέως
ἂν ἐροίμην οὐκ ἐκεῖνον ἀλλ´ ὑμᾶς, εἰ καὶ τοὺς
κακούργους βούλοισθε ἂν μαθητὰς αὐτοῦ γενέσθαι
τῆς καρτερίας ταύτης καὶ καταφρονεῖν θανάτου
καὶ καύσεως καὶ τῶν τοιούτων δειμάτων. ἀλλ´
οὐκ ἂν εὖ οἶδ´ ὅτι βουληθείητε. πῶς οὖν ὁ
Πρωτεὺς τοῦτο διακρινεῖ καὶ τοὺς μὲν χρηστοὺς
ὠφελήσει, τοὺς δὲ πονηροὺς οὐ φιλοκινδυνοτέρους
καὶ τολμηροτέρους ἀποφανεῖ;
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Traduction française :
[23] Il croit - quel délire ! - agir pour le bien commun, pour
inculquer aux hommes le dépassement de la mort et de ses
souffrances. J'aimerais lui poser cette question, ainsi qu'à vous,
citoyens : « Espérez-vous vraiment que le dernier des malfrats,
d'accord avec ce philosophe, se moque de la mort, se fasse brûler
en public, sans éprouver la terreur qu'inspire normalement un tel
supplice ? » Bien entendu, vous répondrez un « non » franc et
massif. Car comment ce Protée peut-il croire être en même temps
une source de sagesse pour les braves gens et un modèle pour les
vicieux ?
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