Texte grec :
[4] "Πρωτέα γάρ τις," ἔφη, "κενόδοξον τολμᾷ
λέγειν, ὦ γῆ καὶ ἥλιε καὶ ποταμοὶ καὶ θάλαττα
καὶ πατρῷε Ἡράκλεις—Πρωτέα τὸν ἐν Συρίᾳ
δεθέντα, τὸν τῇ πατρίδι ἀνέντα πεντακισχίλια
τάλαντα, τὸν ἀπὸ τῆς Ῥωμαίων πόλεως ἐκβληθέντα,
τὸν τοῦ Ἡλίου ἐπισημότερον, τὸν αὐτῷ
ἀνταγωνίσασθαι τῷ Ὀλυμπίῳ δυνάμενον; ἀλλ´
ὅτι διὰ πυρὸς ἐξάγειν τοῦ βίου διέγνωκεν ἑαυτόν,
εἰς κενοδοξίαν τινὲς τοῦτο ἀναφέρουσιν; οὐ γὰρ
Ἡρακλῆς οὕτως; οὐ γὰρ Ἀσκληπιὸς καὶ Διόνυσος
κεραυνῷ; οὐ γὰρ τὰ τελευταῖα Ἐμπεδοκλῆς
εἰς τοὺς κρατῆρας;"
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Traduction française :
[4] Voici ce qu'il disait : « D'aucuns accusent Protée d'un
incommensurable amour de la gloire. Ô Gaia, ô Hélios, ô rivières et
flots marins, ô salvateur Héraclès ! Protée, qui tâta
douloureusement des geôles syriennes, qui légua plus de cinq
mille talents à sa cité, qui fut exclu de Rome ; Protée, plus
éblouissant que le soleil, et qui pourrait rivaliser avec l'Olympien
lui-même ! Voilà que parce qu'il recherche dans le feu une issue à
cette vie, on voit en lui un extravagant notoire ! Après tout,
Héraclès n'a-t-il pas agi de la sorte ? Asclépios et Dionysos n'ont-
ils pas connu les affres terribles de la foudre ? Enfin, Empédocle ne
s'est-t-il pas volontairement précipité dans un cratère en
fusion ? »
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