Texte grec :
[19] "Οὕτω δὴ ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα ἐλθὼν ἄρτι μὲν
Ἠλείοις ἐλοιδορεῖτο, ἄρτι δὲ τοὺς Ἕλληνας
ἔπειθεν ἀντάρασθαι ὅπλα Ῥωμαίοις, ἄρτι δὲ
ἄνδρα παιδείᾳ καὶ ἀξιώματι προὔχοντα, διότι καὶ
ἐν τοῖς ἄλλοις εὖ ἐποίησεν τὴν Ἑλλάδα καὶ
ὕδωρ ἐπήγαγεν τῇ Ὀλυμπίᾳ καὶ ἔπαυσε δίψει
ἀπολλυμένους τοὺς πανηγυριστάς, κακῶς ἠγόρευεν
ὡς καταθηλύναντα τοὺς Ἕλληνας, δέον τοὺς θεατὰς
τῶν Ὀλυμπίων διακαρτερεῖν διψῶντας καὶ νὴ
Δία γε καὶ ἀποθνήσκειν πολλοὺς αὐτῶν ὑπὸ
σφοδρῶν τῶν νόσων, αἳ τέως διὰ τὸ ξηρὸν τοῦ
χωρίου ἐν πολλῷ τῷ πλήθει ἐπεπόλαζον. καὶ
ταῦτα ἔλεγε πίνων τοῦ αὐτοῦ ὕδατος.
"Ὡς δὲ μικροῦ κατέλευσαν αὐτὸν ἐπιδραμόντες
ἅπαντες, τότε μὲν ἐπὶ τὸν Δία καταφυγὼν ὁ
γενναῖος εὕρετο μὴ ἀποθανεῖν,
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Traduction française :
[19] Quand il retourna en Grèce, il critiqua acerbement les gens
d'Élée et s'efforça de monter les Grecs contre Rome. Or, il y avait
dans la région un homme influent d'une grande culture et d'une
indéniable renommée, et qui, parmi tant de bienfaits rendus à
ses compatriotes, avait entre autres amené l'eau jusqu'à Olympie,
ce qui permettait aux spectateurs de se désaltérer et de ne pas
mourir déshydratés. Pérégrinos se mit en tête de le dénigrer
vilainement, accusant notre homme d'avoir changé les Grecs en
efféminés notoires. Pour notre « sage », il valait mieux mourir de
soif et se laisser envahir par toutes les maladies engendrées par la
sécheresse. Il vomissait ainsi sa haine contre ce notable, ce qui ne
l'empêchait pas de boire en douce la même eau que les autres. En
réponse à ses invectives, il faillit être lapidé. La foule se jeta sur
lui, et notre téméraire philosophe échappa à une mort certaine en
allant se réfugier dans le giron de Zeus Olympien...
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