HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Éloge de la mouche

πτῆσιν



Texte grec :

[5] καὶ ἀτρεμεῖ. σύνεσιν δὲ οὐ μικρὰν αὐτῆς εἰπεῖν ἔχω, ὁπόταν τὸν ἐπίβουλον καὶ πολέμιον αὐτῇ τὸν ἀράχνην διαδιδράσκῃ· λοχῶντά τε γὰρ ἐπιτηρεῖ καὶ ἀντίον αὐτῷ ὁρᾷ ἐκκλίνουσα τὴν ὁρμήν, ὡς μὴ ἁλίσκοιτο σαγηνευθεῖσα καὶ περιπεσοῦσα ταῖς τοῦ θηρίου πλεκτάναις. τὴν μὲν γὰρ ἀνδρίαν καὶ τὴν ἀλκὴν αὐτῆς οὐχ ἡμᾶς χρὴ λέγειν, ἀλλ´ ὃς μεγαλοφωνότατος τῶν ποιητῶν Ὅμηρος· τὸν γὰρ ἄριστον τῶν ἡρώων ἐπαινέσαι ζητῶν οὐ λέοντι ἢ παρδάλει ἢ ὑῒ τὴν ἀλκὴν αὐτοῦ εἰκάζει, ἀλλὰ τῷ θάρσει τῆς μυίας καὶ τῷ ἀτρέστῳ καὶ λιπαρεῖ τῆς ἐπιχειρήσεως· οὐδὲ γὰρ θράσος ἀλλὰ θάρσος φησὶν αὐτῇ προσεῖναι. καὶ γὰρ εἰργομένη, φησίν, ὅμως οὐκ ἀφίσταται, ἀλλ´ ἐφίεται τοῦ δήγματος. οὕτω δὲ πάνυ ἐπαινεῖ καὶ ἀσπάζεται τὴν μυῖαν, ὥστε οὐχ ἅπαξ οὐδ´ ἐν ὀλίγοις μέμνηται αὐτῆς, ἀλλὰ πολλάκις· οὕτω κοσμεῖ τὰ ἔπη μνημονευομένη. ἄρτι μὲν τὴν ἀγελαίαν πτῆσιν αὐτῆς ἐπὶ τὸ γάλα διέρχεται, ἄρτι δὲ τὴν Ἀθηνᾶν, ὁπότε τοῦ Μενέλεω τὸ βέλος ἀποκρούεται, ὡς μὴ ἐπὶ τὰ καιριώτατα ἐμπέσοι, εἰκάζων μητρὶ κηδομένῃ κοιμωμένου αὐτῇ τοῦ βρέφους, τὴν μυῖαν αὖθις ἐπεισάγει τῷ παραδείγματι. καὶ μὴν καὶ ἐπιθέτῳ καλλίστῳ αὐτὰς ἐκόσμησεν ἀδινὰς προσειπὼν καὶ τὴν ἀγέλην αὐτῶν ἔθνη καλῶν.

Traduction française :

[5] Pour prouver que son intelligence est loin d'être bornée, il me suffit de dire qu'elle sait éviter les pièges que lui tend l'araignée, sa plus cruelle ennemie. Celle-ci se place en embuscade, mais la mouche la voit, l'observe, et détourne son essor pour ne pas être prise dans les filets et ne pas tomber entre les pattes de cette bête cruelle. A l'égard de sa force et de son courage, ce n'est point à moi qu'il appartient d'en parler, c'est au plus sublime des poètes, à Homère. Ce poète, voulant faire l'éloge d'un de ses plus grands héros, au lieu de le comparer à un lion, à une panthère, ou à un sanglier, met son intrépidité et la constance de ses efforts en parallèle avec l'audace de la mouche, et il ne dit pas qu'elle a de la jactance, mais de la vaillance. C'est en vain, ajoute-t-il, qu'on la repousse, elle n'abandonne pas sa proie, mais elle revient à sa morsure. Il aime tant la mouche, il se plaît si fort à la louer, qu'il n'en parle pas seulement une fois ni en quelques mots, mais qu'il en rehausse souvent la beauté de ses vers. Tantôt il en représente un essaim qui vole autour d'un vase plein de lait ; ailleurs, lorsqu'il nous peint Minerve détournant la flèche qui allait frapper Ménélas à un endroit mortel, comme une mère qui veille sur son enfant endormi, il a soin de faire entrer la mouche dans cette comparaison. Enfin, il décore les mouches de l'épithète la plus honorable, il les appelle serrées en bataillons et donne le nom de nations à leurs essaims.





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Dernière mise à jour : 3/11/2005