Texte grec :
[25] Τοιαῦθ´ ἅμα διεξιόντες ἀφικνούμεθα ἐς τὸ χωρίον
ἔνθα ἔδει αὐτὸν καθεζόμενον διακοῦσαι τῶν
εὐχῶν. θυρίδες δὲ ἦσαν ἑξῆς τοῖς στομίοις τῶν
φρεάτων ἐοικυῖαι πώματα ἔχουσαι, καὶ παρ´ ἑκάστῃ
θρόνος ἔκειτο χρυσοῦς. καθίσας οὖν ἑαυτὸν
ἐπὶ τῆς πρώτης ὁ Ζεὺς καὶ ἀφελὼν τὸ πῶμα
παρεῖχε τοῖς εὐχομένοις ἑαυτόν· εὔχοντο δὲ πανταχόθεν
τῆς γῆς διάφορα καὶ ποικίλα. συμπαρακύψας
γὰρ καὶ αὐτὸς ἐπήκουον ἅμα τῶν εὐχῶν.
ἦσαν δὲ τοιαίδε, "Ὦ Ζεῦ, βασιλεῦσαί μοι
γένοιτο·" "Ὦ Ζεῦ, τὰ κρόμμυά μοι φῦναι καὶ τὰ
σκόροδα·" "Ὦ θεοί, τὸν πατέρα μοι ταχέως ἀποθανεῖν·"
ὁ δέ τις ἂν ἔφη, "Εἴθε κληρονομήσαιμι
τῆς γυναικός," "Εἴθε λάθοιμι ἐπιβουλεύσας τῷ
ἀδελφῷ," "Γένοιτό μοι νικῆσαι τὴν δίκην," "Δὸς
στεφθῆναι τὰ Ὀλύμπια." τῶν πλεόντων δὲ ὁ μὲν
βορέαν εὔχετο ἐπιπνεῦσαι, ὁ δὲ νότον, ὁ δὲ γεωργὸς
ᾔτει ὑετόν, ὁ δὲ γναφεὺς ἥλιον.
Ἐπακούων δὲ ὁ Ζεὺς καὶ τὴν εὐχὴν ἑκάστην
ἀκριβῶς ἐξετάζων οὐ πάντα ὑπισχνεῖτο,
ἀλλ´ ἕτερον μὲν ἔδωκε πατήρ, ἕτερον δ´ ἀνένευσε·
τὰς μὲν γὰρ δικαίας τῶν εὐχῶν προσίετο ἄνω διὰ
τοῦ στομίου καὶ ἐπὶ τὰ δεξιὰ κατετίθει φέρων,
τὰς δὲ ἀνοσίους ἀπράκτους αὖθις ἀπέπεμπεν ἀποφυσῶν
κάτω, ἵνα μηδὲ πλησίον γένοιντο τοῦ
οὐρανοῦ. ἐπὶ μιᾶς δέ τινος εὐχῆς καὶ ἀποροῦντα
αὐτὸν ἐθεασάμην· δύο γὰρ ἀνδρῶν τἀναντία εὐχομένων
καὶ τὰς ἴσας θυσίας ὑπισχνουμένων οὐκ
εἶχεν ὁποτέρῳ μᾶλλον ἐπινεύσειεν αὐτῶν, ὥστε δὴ
τὸ Ἀκαδημαϊκὸν ἐκεῖνο ἐπεπόνθει καὶ οὐδέν τι
ἀποφήνασθαι δυνατὸς ἦν, ἀλλ´ ὥσπερ ὁ Πύρρων
ἐπεῖχεν ἔτι καὶ διεσκέπτετο.
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Traduction française :
[25] En devisant ainsi, nous arrivons à l'endroit où Jupiter devait
s'asseoir pour entendre les prières. Il y avait à la suite l'une de
l'autre plusieurs trappes semblables à des orifices de puits et
fermées avec un couvercle. Devant chacune d'elles était placé un
trône d'or. Jupiter s'assied à côté de la première, lève le
couvercle et se met à écouter les voix qui le supplient. Or, elles
lui arrivaient des différents points de la terre, avec une
merveilleuse variété. Je me penchai moi-même du côté de la
trappe et j'entendis tous ces voeux, Voici quelle en était à peu
près la forme : "O Jupiter, fais-moi parvenir à la royauté ! Ô
Jupiter, fais pousser mes oignons et mes ciboules ! Ô Jupiter, fais
que mon père meure bientôt ! "Ailleurs un autre disait : "Si je
pouvais hériter de ma femme !" Ou bien : " Puissé-je ne pas être
surpris, tendant des pièges à mon frère !" Ou bien encore : " Si je
pouvais gagner mon procès ! Si j'étais couronné à Olympie !" Les
navigateurs demandaient, les uns le souffle de Borée, les autres
celui de Notus. Le laboureur voulait de la pluie, et le foulon du
soleil. Le père des dieux écoutait, examinait attentivement
chaque prière, mais ne les exauçait pas toutes.
Il accordait à l'un et refusait à l'autre.
Quand il trouvait les prières équitables, il les laissait monter
jusqu'à lui par l'ouverture de la trappe, les plaçant à sa droite,
mais les demandes injustes, il les renvoyait sans effet et soufflait
dessus pour les empêcher d'approcher du ciel. Cependant je le
vis fort embarrassé à propos d'une certaine prière. Deux hommes
demandaient absolument le contraire et promettaient mêmes
sacrifices. Il ne sut auquel accorder la demande, en sorte qu'il
éprouva l'incertitude des Académiciens. Il ne se prononça ni pour
ni contre, et prit, comme Pyrrhon, le parti de s'abstenir et
d'examiner.
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