HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Icaroménippe ou le voyage au-dessus des nuages



Texte grec :

[24] Μεταξύ τε προϊὼν ἀνέκρινέ με περὶ τῶν ἐν
τῇ γῇ πραγμάτων, τὰ πρῶτα μὲν ἐκεῖνα, πόσου
νῦν πυρός ἐστιν ὤνιος ἐπὶ τῆς Ἑλλάδος, καὶ
εἰ σφόδρα ὑμῶν πέρυσι χειμὼν καθίκετο, καὶ
εἰ τὰ λάχανα δεῖται πλείονος ἐπομβρίας. μετὰ
δὲ ἠρώτα εἴ τις ἔτι λείπεται τῶν ἀπὸ Φειδίου
καὶ δι´ ἣν αἰτίαν ἐλλείποιεν Ἀθηναῖοι τὰ Διάσια
τοσούτων ἐτῶν, καὶ εἰ τὸ Ὀλυμπίειον αὐτῷ
ἐπιτελέσαι διανοοῦνται, καὶ εἰ συνελήφθησαν οἱ
τὸν ἐν Δωδώνῃ νεὼν σεσυληκότες.
Ἐπεὶ δὲ περὶ τούτων ἀπεκρινάμην, "Εἰπέ μοι,
Μένιππε," ἔφη, "περὶ δὲ ἐμοῦ οἱ ἄνθρωποι τίνα
γνώμην ἔχουσι;" "Τίνα," ἔφην, "δέσποτα, ἢ
τὴν εὐσεβεστάτην, βασιλέα σε πάντων εἶναι
θεῶν;" "Παίζεις ἔχων," ἔφη· "τὸ δὲ φιλόκαινον
αὐτῶν ἀκριβῶς οἶδα, κἂν μὴ λέγῃς. ἦν γάρ ποτε
χρόνος, ὅτε καὶ μάντις ἐδόκουν αὐτοῖς καὶ ἰατρὸς
καὶ πάντα ὅλως ἦν ἐγώ,
μεσταὶ δὲ Διὸς πᾶσαι μὲν ἀγυιαί,
πᾶσαι δ´ ἀνθρώπων ἀγοραί·
καὶ ἡ Δωδώνη τότε καὶ ἡ Πῖσα λαμπραὶ καὶ
περίβλεπτοι πᾶσιν ἦσαν, ὑπὸ δὲ τοῦ καπνοῦ
τῶν θυσιῶν οὐδὲ ἀναβλέπειν μοι δυνατόν· ἐξ οὗ
δὲ ἐν Δελφοῖς μὲν Ἀπόλλων τὸ μαντεῖον κατεστήσατο,
ἐν Περγάμῳ δὲ τὸ ἰατρεῖον Ἀσκληπιὸς
καὶ τὸ Βενδίδειον ἐγένετο ἐν Θρᾴκῃ καὶ τὸ
Ἀνουβίδειον ἐν Αἰγύπτῳ καὶ τὸ Ἀρτεμίσιον
ἐν Ἐφέσῳ, ἐπὶ ταῦτα μὲν ἅπαντες θέουσι καὶ
πανηγύρεις ἀνάγουσι καὶ ἑκατόμβας παριστᾶσι
καὶ χρυσᾶς πλίνθους ἀνατιθέασιν ἐμὲ δὲ παρηβηκότα
ἱκανῶς τετιμηκέναι νομίζουσιν, ἂν διὰ
πέντε ὅλων ἐτῶν θύσωσιν ἐν Ὀλυμπίᾳ. τοιγαροῦν
ψυχροτέρους ἄν μου τοὺς βωμοὺς ἴδοις τῶν Πλάτωνος
νόμων ἢ τῶν Χρυσίππου συλλογισμῶν."

Traduction française :

[24] Chemin faisant, il me fit plusieurs questions sur les affaires de ce monde, D'abord, il me demanda combien le blé valait en Grèce, si le dernier hiver avait été bien rude, si les légumes avaient besoin d'une pluie abondante, ensuite s'il restait quelqu'un de la famille de Phidias, pourquoi les Athéniens avaient négligé les Diasies pendant un si grand nombre d'années, s'ils étaient toujours dans l'intention d'achever le temple Olympien, si l'on avait pris ceux qui ont dernièrement pillé le temple de Dodone. Après que je lui eus répondu à toutes ces questions : "Dis-moi, Ménippe, ajouta-t-il, quelle opinion les hommes ont-ils de moi ? - L'opinion qu'ils ont de vous, maître ? mais une opinion très pieuse. Ils pensent que vous êtes le roi des dieux. - Tu plaisantes, me dit-il. Je connais parfaitement leur inconstance, quoique tu n'en dises rien. Il fut un temps où je leur semblais être prophète, médecin, où j'étais tout en un mot : Rue, agora, partout l'on voyait Jupiter ! Alors Dodone et Pise étaient brillantes et célèbres. La fumée des sacrifices m'obstruait la vue. Mais depuis qu'Apollon a établi à Delphes un bureau de prophéties, qu'Esculape tient à Pergame une boutique de médecin, que la Thrace a élevé un Bendidéon, l'Égypte un Anubidéon, et Ephèse un Artémiséon, tout le monde court à ces dieux nouveaux. On convoque des assemblées solennelles, on décrète des hécatombes. Quant à moi, dieu décrépit, on s'imagine m'avoir suffisamment honoré, en m'offrant, tous les cinq ans, un sacrifice à Olympie, et mes autels sont devenus plus froids que les lois de Platon ou les syllogismes de Chrysippe. "





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Dernière mise à jour : 15/09/2005