HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Icaroménippe ou le voyage au-dessus des nuages

τοῦτο



Texte grec :

[11] ὡς δὲ ἀκινδύνως κατεπτόμην, ἤδη καὶ μετέωρα ἐφρόνουν
καὶ ἄρας ἀπὸ Πάρνηθος ἢ ἀπὸ Ὑμηττοῦ
μέχρι Γερανείας ἐπετόμην, εἶτ´ ἐκεῖθεν ἐπὶ τὸν
Ἀκροκόρινθον ἄνω, εἶτα ὑπὲρ Φολόης καὶ Ἐρυμάνθου
μέχρι πρὸς τὸ Ταΰγετον.
Ἤδη δ´ οὖν μοι τοῦ τολμήματος ἐκμεμελετημένου
τέλειός τε καὶ ὑψιπέτης γενόμενος οὐκέτι
τὰ νεοττῶν ἐφρόνουν, ἀλλ´ ἐπὶ τὸν Ὄλυμπον
ἀναβὰς καὶ ὡς ἐνῆν μάλιστα κούφως ἐπισιτισάμενος
τὸ λοιπὸν ἔτεινον εὐθὺ τοῦ οὐρανοῦ, τὸ μὲν
πρῶτον ἰλιγγιῶν ὑπὸ τοῦ βάθους, μετὰ δὲ ἔφερον
καὶ τοῦτο εὐμαρῶς. ἐπεὶ δὲ κατ´ αὐτὴν ἤδη τὴν
σελήνην ἐγεγόνειν πάμπολυ τῶν νεφῶν ἀποσπάσας,
ᾐσθόμην κάμνοντος ἐμαυτοῦ, καὶ μάλιστα
κατὰ τὴν ἀριστερὰν πτέρυγα τὴν γυπίνην. προσελάσας
οὖν καὶ καθεζόμενος ἐπ´ αὐτῆς διανεπαυόμην
ἐς τὴν γῆν ἄνωθεν ἀποβλέπων καὶ
ὥσπερ ὁ τοῦ Ὁμήρου Ζεὺς ἐκεῖνος ἄρτι μὲν τὴν
τῶν ἱπποπόλων Θρῃκῶν καθορώμενος, ἄρτι δὲ
τὴν Μυσῶν, μετ´ ὀλίγον δέ, εἰ δόξειέ μοι, τὴν
Ἑλλάδα, τὴν Περσίδα καὶ τὴν Ἰνδικήν. ἐξ ὧν
ἁπάντων ποικίλης τινὸς ἡδονῆς ἐνεπιμπλάμην.
(ΕΤΑΙΡΟΣ)
Οὐκοῦν καὶ ταῦτα λέγοις ἄν, ὦ Μένιππε, ἵνα
μηδὲ καθ´ ἓν ἀπολειπώμεθα τῆς ἀποδημίας, ἀλλ´
εἴ τί σοι καὶ ὁδοῦ πάρεργον ἱστόρηται, καὶ τοῦτο
εἰδῶμεν· ὡς ἔγωγε οὐκ ὀλίγα προσδοκῶ ἀκούσεσθαι
σχήματός τε πέρι γῆς καὶ τῶν ἐπ´ αὐτῆς
ἁπάντων, οἷά σοι ἄνωθεν ἐπισκοποῦντι κατεφαίνετο.
(ΜΕΝΙΠΠΟΣ)
Καὶ ὀρθῶς γε, ὦ ἑταῖρε, εἰκάζεις· διόπερ ὡς
οἷόν τε ἀναβὰς ἐπὶ τὴν σελήνην τῷ λόγῳ συναποδήμει
τε καὶ συνεπισκόπει τὴν ὅλην τῶν ἐπὶ γῆς διάθεσιν.

Traduction française :

[11] Comme j'avais fait ce trajet sans danger, je résolus d'élever mon vol dans les hautes régions du ciel. Je m'élance du Parnèthe ou de l'Hymette jusqu'au Géranée, de là je plane jusqu'à la citadelle de Corinthe, et, passant par-dessus les monts de Pholoé et l'Erymanthe, j'arrive au Taygète. L'exercice augmentant ma hardiesse, je devins bientôt passé maître en fait de vol, et je résolus de m'élancer plus haut que les simples oiseaux. Je monte sur l'Olympe, et, après avoir pris une provision de vivres la plus légère possible, je m'élance droit au ciel. L'abîme me donna d'abord le vertige, mais bientôt tout alla pour le mieux. Arrivé à la lune, après avoir traversé un grand nombre de nuages, j'éprouvai un peu de fatigue, surtout dans l'aile gauche, celle du vautour. Je fis donc un temps d'arrêt à cet astre, et, m'y asseyant pour prendre quelque repos, je jetai d'en haut mes regards sur la terre, comme le Jupiter homérique, promenant mes yeux tantôt sur les Thraces dompteurs de coursiers, tantôt sur les Mysiens, puis, regardant à mon gré la Grèce, la Perse et l'Inde. Or, cette vue me remplissait d'un plaisir indicible. L'AMI. Tu vas m'en dire la cause, Ménippe, afin que nous n'omettions aucune circonstance de ton voyage, et que tu me mettes au fait des moindres incidents. Je m'attends à apprendre du nouveau sur la forme de la terre et sur tous les objets qu'elle renferme, tels qu'ils se sont offerts à ton observation. MÉNIPPE. Tu as raison, mon ami. Et pour me bien comprendre, monte dans la lune, voyage en idée, et examine avec moi la disposition des choses qui sont sur la terre.





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Dernière mise à jour : 15/09/2005