HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Icaroménippe ou le voyage au-dessus des nuages

τὸ



Texte grec :

[10] Τοιγάρτοι ταῦτα ἀκούων ἀπιστεῖν μὲν οὐκ
ἐτόλμων ὑψιβρεμέταις τε καὶ ἠϋγενείοις ἀνδράσιν·
οὐ μὴν εἶχόν γε ὅπη τῶν λόγων τραπόμενος
ἀνεπίληπτόν τι αὐτῶν εὕροιμι καὶ ὑπὸ θατέρου
μηδαμῆ περιτρεπόμενον. ὥστε δὴ τὸ Ὁμηρικὸν
ἐκεῖνο ἀτεχνῶς ἔπασχον· πολλάκις μὲν γὰρ ἂν
ὥρμησα πιστεύειν τινὶ αὐτῶν,
ἕτερος δέ με θυμὸς ἔρυκεν.
Ἐφ´ οἷς ἅπασιν ἀμηχανῶν ἐπὶ γῆς μὲν ἀκούσεσθαί
τι περὶ τούτων ἀληθὲς ἀπεγίνωσκον, μίαν
δὲ τῆς συμπάσης ἀπορίας ἀπαλλαγὴν ᾤμην
ἔσεσθαι, εἰ αὐτὸς πτερωθείς πως ἀνέλθοιμι εἰς
τὸν οὐρανόν. τούτου δέ μοι παρεῖχε τὴν ἐλπίδα
μάλιστα μὲν ἡ ἐπιθυμία - - - καὶ ὁ λογοποιὸς
Αἴσωπος ἀετοῖς καὶ κανθάροις, ἐνίοτε καὶ καμήλοις
βάσιμον ἀποφαίνων τὸν οὐρανόν. αὐτὸν μὲν
οὖν πτεροφυῆσαί ποτε οὐδεμιᾷ μηχανῇ δυνατὸν
εἶναί μοι κατεφαίνετο· εἰ δὲ γυπὸς ἢ ἀετοῦ περιθείμην
πτερά—ταῦτα γὰρ μόνα ἂν διαρκέσαι
πρὸς μέγεθος ἀνθρωπίνου σώματος—τάχα ἄν μοι
τὴν πεῖραν προχωρῆσαι. καὶ δὴ συλλαβὼν τὰ
ὄρνεα θατέρου μὲν τὴν δεξιὰν πτέρυγα, τοῦ
γυπὸς δὲ τὴν ἑτέραν ἀπέτεμον εὖ μάλα· εἶτα
διαδήσας καὶ κατὰ τοὺς ὤμους τελαμῶσι καρτεροῖς
ἁρμοσάμενος καὶ πρὸς ἄκροις τοῖς ὠκυπτέροις
λαβάς τινας ταῖς χερσὶ παρασκευάσας ἐπειρώμην
ἐμαυτοῦ τὸ πρῶτον ἀναπηδῶν καὶ ταῖς χερσὶν
ὑπηρετῶν καὶ ὥσπερ οἱ χῆνες ἔτι χαμαιπετῶς
ἐπαιρόμενος καὶ ἀκροβατῶν ἅμα μετὰ τῆς πτήσεως·
ἐπεὶ δὲ ὑπήκουέ μοι τὸ χρῆμα, τολμηρότερον
ἤδη τῆς πείρας ἡπτόμην, καὶ ἀνελθὼν
ἐπὶ τὴν ἀκρόπολιν ἀφῆκα ἐμαυτὸν κατὰ τοῦ
κρημνοῦ φέρων ἐς αὐτὸ τὸ θέατρον.

Traduction française :

[10] En écoutant tout cela, je ne me sentais pas le coeur de refuser ma croyance à des hommes dont la voix était si bruyante et le menton si respectable, et, d'un autre côté, je ne savais comment faire pour ne rien trouver de répréhensible et de contradictoire dans leurs enseignements. J'éprouvais donc ce que dit Homère : souvent je me sentais pris d'un bel élan de confiance pour l'un d'eux ; Mais un autre désir triomphait de mon coeur. À bout de moyens, et ne sachant de qui apprendre ici-bas la vérité sur ces matières, j'étais réduit au désespoir, lorsque je m'avisai que la seule issue offerte à mes doutes, c'était de m'attacher des ailes et de voler moi-même au ciel. Le désir que j'en avais me fit espérer de réussir. Le fabuliste Ésope nous montre bien le ciel praticable à des aigles, à des escarbots, voire même à des chameaux ! Mais comme il me paraissait de toute impossibilité qu'il me poussât jamais des ailes, je crus qu'en m'ajustant celles d'un vautour ou d'un aigle, les seules proportionnées à la grosseur du corps humain, je pourrais peut- être mener à bien mon entreprise. Je prends donc ces deux oiseaux, je coupe avec le plus grand soin l'aile droite de l'aigle et l'aile gauche du vautour, je les attache à mes épaules avec de fortes courroies, puis ajoutant à leurs extrémités deux espèces de poignées pour les tenir dans mes mains, je m'essaye à voler. D'abord je ne fais que sauter en m'aidant des mains, et, comme les oies, je vole terre à terre, en marchant sur la pointe des pieds et en étendant les ailes ; puis, voyant que la chose me réussissait, je tente une épreuve plus hardie, je monte sur la citadelle, je me jette en bas et vole jusqu'au théâtre.





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Dernière mise à jour : 15/09/2005