HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Comment faut-il écrire l'histoire?



Texte grec :

[14] Ἐγὼ δ᾽ οὖν καὶ διηγήσομαι ὁπόσα μέμνημαι ἔναγχος ἐν Ἰωνίᾳ συγγραφέων τινῶν, καὶ νὴ Δία ἐν Ἀχαΐα πρῴην ἀκούσας τὸν αὐτὸν τοῦτον πόλεμον διηγουμένων• καὶ πρὸς Χαρίτων μηδεὶς ἀπιστήση τοῖς λεχθησομένοις• ὅτι γὰρ ἀληθῆ ἐστι κἂν ἐπωμοσάμην, εἰ ἀστεῖον ἦν ὅρκον ἐντιθέναι συγγράμματι. Εἷς μέν τις αὐτῶν ἀπὸ Μουσῶν εὐθὺς ἤρξατο παρακαλῶν τὰς θεὰς συνεφάψασθαι τοῦ συγγράμματος, ὁρᾷς ὡς ἐμμελὴς ἡ ἀρχὴ καὶ περὶ πόδα τῇ ἱστορία (20) καὶ τῷ τοιούτῳ εἴδει τῶν λόγων πρέπουσα; εἶτα μικρὸν ὑποβὰς Ἀχιλλεῖ μὲν τὸν ἡμέτερον ἄρχοντα εἴκαζε, Θερσίτῃ δὲ τὸν τῶν Περσῶν βασιλέα, οὐκ εἰδὼς ὅτι ὁ Ἀχιλλεὺς ἀμείνων ἦν αὐτῷ, εἰ Ἔκτορα μᾶλλον Θερσίτην καθῄρει, καὶ εἰ πρόσθεν μὲν ἔφευγεν ἐσθλός τις, ἐδίωκε δέ μιν μέγ᾽ ἀμείνων. εἶτ᾽ ἐπῆγεν ὑπὲρ αὐτοῦ τι ἐγκώμιον, καὶ ὡς ἄξιος εἴη συγγράψαι τὰς πράξεις οὕτω λαμπρὰς οὔσας. Ἤδη δὲ κατιὼν ἐπῄνει καὶ τὴν πατρίδα τὴν Μίλητον, προστιθεὶς ὡς ἄμεινον ποιοῖ τοῦτο τοῦ Ὁμήρου μηδὲν μνησθέντος τῆς πατρίδος. Εἶτ᾽ ἐπὶ τέλει τοῦ φροιμίου ὑπισχνεῖτο διαρρήδην καὶ σαφῶς, (21) ἐπὶ μεῖζον μὲν αἴρειν τὰ ἡμέτερα, τοὺς βαρβάρους δὲ καταπολεμήσειν καὶ αὐτός, ὡς ἂν δύνηται• καὶ ἤρξατό γε τῆς ἱστορίας οὕτως, αἴτια ἅμα τῆς τοῦ πολέμου ἀρχῆς διεξιών• «Ὁ γὰρ μιαρώτατος καὶ κάκιστα ἀπολούμενος Οὐολόγεσος ἤρξατο πολεμεῖν δι᾽ αἰτίαν τοιάνδε.»

Traduction française :

[14] Je veux, du reste, te faire part de quelques-uns de ces traits que je me rappelle avoir entendu dernièrement débiter en Ionie, et tout récemment encore en Achaïe, par des historiens de la guerre actuelle. Au nom des Grâces, ne va pas douter que mes paroles ne soient vraies ! J'en ferais le serment, s'il était décent de jurer dans un écrit. L'un débute par une invocation aux Muses, et prie ces déesses de mettre la main avec lui à son ouvrage. Voyez le bel exorde ! Comme il va bien à l'histoire ! Comme il est fait tout exprès pour ce genre d'écrit ! Peu après il compare notre général à Achille, et le roi des Perses à Thersite. Il ignore apparemment qu'Achille est plus illustre par sa victoire sur Hector que s'il eût tué Thersite, et que, lorsqu'un vaillant guerrier prend la fuite, "Celui qui le poursuit est plus vaillant encore". Ensuite il se donne à lui-même des louanges, comme étant bien digne de raconter de si brillants événements. Plus bas, il fait l'éloge de Milet, sa patrie, ajoutant qu'il agit beaucoup mieux qu'Homère, qui nulle part n'a parlé de la sienne. À la fin de son exorde, il promet expressément et en termes clairs d'exalter de son mieux nos actions et de faire de toutes ses forces la guerre aux barbares. Voici, en effet, le commencement de son histoire et l'exposé des causes qui ont amené la lutte : "L'abominable Vologèse, digne de périr de la mort la plus infâme, a commencé la guerre pour ce motif."





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Dernière mise à jour : 15/07/2005