Texte grec :
[42] Ὁ δ᾽ οὖν Θουκυδίδης εὖ μάλα τοῦτ᾽ ἐνομοθέτησε καὶ διέκρινεν ἀρετὴν καὶ κακίαν
συγγραφικήν, ὁρῶν μάλιστα θαυμαζόμενον τὸν Ἡρόδοτον, ἄχρι τοῦ καὶ Μούσας
κληθῆναι αὐτοῦ τὰ βιβλία• κτῆμα γάρ φησι μᾶλλον ἐς ἀεὶ συγγράφειν ἤπερ ἐς τὸ
παρὸν ἀγώνισμα, καὶ μὴ τὸ μυθῶδες ἀσπάζεσθαι, ἀλλὰ τὴν ἀλήθειαν τῶν
γεγενημένων ἀπολείπειν τοῖς ὕστερον. Καὶ ἐπάγει τὸ χρήσιμον καὶ ὃ τέλος ἄν τις εὖ
φρονῶν ὑπόθοιτο ἱστορίας, (56) ὡς εἴ ποτε καὶ αὖθις τὰ ὅμοια καταλάβοι, ἔχοιεν, φησί,
πρὸς τὰ προγεγραμμένα ἀποβλέποντες εὖ χρῆσθαι τοῖς ἐν ποσί.
|
|
Traduction française :
[42] Thucydide eut donc raison d'ériger ce précepte en loi, et de
distinguer une bonne et une mauvaise manière d'écrire
l'histoire, lorsqu'il vit l'admiration pour Hérodote aller au
point de donner le nom d'une muse à chacun de ses livres. Il
dit, en effet, que son ouvrage est un monument éternel, et
non pas une pièce écrite pour le moment, qu'il ne recherche
rien qui soit fabuleux, mais qu'il veut laisser à la postérité le
récit d'événements véritables. De là il conclut que l'utilité doit
être le but que se propose tout homme sensé en écrivant
l'histoire, afin que si, par la suite, il arrive des événements
semblables, on voie, en jetant les yeux sur ce qui a été écrit, ce
qu'il est utile de faire.
|
|