| Texte grec :
 
 
  
  
   | [12] Ὥστ᾽ οὐδὲ τυγχάνουσιν οὗ μάλιστα ἐφίενται• οἱ γὰρ ἐπαινούμενοι πρὸς αὐτῶν μισοῦσι 
 μᾶλλον καὶ ἀποστρέφονται ὡς κόλακας, εὖ ποιοῦντες, καὶ μάλιστα ἢν ἀνδρώδεις τὰς 
 γνώμας ὦσιν• ὥσπερ Ἀριστόβουλος μονομαχίαν γράψας Ἀλεξάνδρου καὶ Πώρου, καὶ 
 ἀναγνόντος αὐτῷ τοῦτο μάλιστα τὸ χωρίον τῆς γραφῆς (17) — ᾤετο γὰρ χαριεῖσθαι τὰ 
 μέγιστα τῷ βασιλεῖ ἐπιψευδομενος ἀριστείας τινὰς αὐτῷ καὶ ἀναπλάττων ἔργα μείζω 
 τῆς ἀληθείας — λαβὼν ἐκεῖνος τὸ βιβλίον — πλέοντες δὲ ἐτύγχανον ἐν τῷ ποταμῷ τῷ 
 Ὑδάσπῃ — ἔρριψεν ἐπὶ κεφαλὴν ἐς τὸ ὕδωρ ἐπειπών, Καὶ σὲ δὲ οὕτως ἐχρῆν, ὦ 
 Ἀριστόβουλε, τοιαῦτα ὑπὲρ ἐμοῦ μονομαχοῦντα καὶ ἐλέφαντας ἑνὶ ἀκοντίῳ 
 φονεύοντα. Καὶ ἔμελλέ γε οὕτως ἀγανακτήσειν ὁ Ἀλέξανδρος, ὅς γε οὐδὲ τὴν τοῦ 
 ἀρχιτέκτονος τόλμαν ἠνέσχετο, ὑποσχομένου τὸν Ἄθω εἰκόνα ποιήσειν αὐτοῦ καὶ 
 μετακοσμήσειν τὸ ὄρος εἰς ὁμοιότητα τοῦ βασιλέως, ἀλλὰ κόλακα εὐθὺς ἐπιγνοὺς τὸν 
 ἄνθρωπον οὐκετ᾽ οὐδ᾽ ἐς τὰ ἄλλα ὁμοίως ἐχρῆτο. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [12] Aussi n'obtiennent-ils pas ce qu'ils souhaitent le plus 
vivement. Ceux qui sont loués par cette sorte d'écrivains les 
prennent en haine et se détournent d'eux comme de vils 
flatteurs, et ils ont raison, surtout quand leur âme est bien 
située. C'est ainsi qu'Aristobule, ayant décrit le combat 
singulier d'Alexandre et de Porus, et lisant spécialement au 
roi ce morceau de son ouvrage, dans l'espoir qu'il lui 
concilierait surtout la faveur du prince, en raison des 
mensonges qu'il avait inventés pour rehausser la gloire 
d'Alexandre, et de l'exagération qu'il avait donnée à ses 
exploits réels, le roi prit le livre et le jeta dans l'Hydaspe, sur 
lequel ils se trouvaient naviguer, ajoutant : "Je devrais, 
Aristobule, t'y jeter aussi la tête la première, pour t'apprendre 
à me faire soutenir de pareils combats et tuer des éléphants 
d'un seul coup de javelot." Alexandre devait, en effet, se 
sentir transporté de colère, lui qui n'avait pu souffrir l'audace 
d'un architecte qui lui avait proposé de tailler sa statue dans le 
mont Athos, et de transformer cette montagne en sa 
ressemblance. Le roi avait reconnu sur-le-champ que cet 
homme n'était qu'un flatteur, et il ne voulut plus l'employer 
désormais. |  |