| Texte grec :
 
 
  
  
   | [11] Καὶ οἱ μὲν πολλοὶ ἴσως καὶ ταῦτά σου ἐπαινέσονται, οἱ ὀλίγοι δὲ ἐκεῖνοι, ὧν σὺ καταφρονεῖς, 
 μάλα ἡδὺ καὶ ἐς κόρον γελάσονται, (16) ὁρῶντες τὸ ἀσύμφυλον καὶ ἀνάρμοστον καὶ δυσκόλλητον 
 τοῦ πράγματος, ἑκάστου γὰρ δὴ ἴδιόν τι καλόν ἐστιν•εἰ δὲ τοῦτο ἐναλλάξειας, ἀκαλλὲς τὸ 
 αὐτὸ παρὰ τὴν χρῆσιν γίγνεται. Ἐῶ λέγειν ὅτι οἱ ἔπαινοι ἑνὶ μὲν ἴσως τερπνοὶ, τῷ 
 ἐπαινουμένῳ, τοῖς δ᾽ ἄλλοις ἐπαχθεῖς, καὶ μάλιστα ἢν ὑπερφυεῖς τὰς ὑπερβολὰς 
 ἔχωσιν, οἵους αὐτοὺς οἱ πολλοὶ ἀπεργάζονται, τὴν εὔνοιαν τὴν παρὰ τῶν 
 ἐπαινουμένων θηρώμενοι καὶ ἐνδιατρίβοντες ἄχρι τοῦ πᾶσι προφανῆ τὴν κολακείαν 
 ἐξεργάσασθαι• οὐδὲ γὰρ κατὰ τέχνην αὐτὸ δρᾶν ἴσασιν οὐδ᾽ ἐπισκιάζουσι τὴν 
 θωπείαν, ἀλλ᾽ ἐμπεσόντες ἀθρόα πάντα καὶ ἀπίθανα καὶ γυμνὰ διεξίασιν. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [11] Peut-être la foule applaudira-t-elle à ce genre d'écrits, mais 
ce petit nombre d'hommes que tu dédaignes rira de bon coeur 
et jusqu'aux larmes, à la vue de ton oeuvre absurde, 
incohérente et mal agencée. En effet, c'est ce qui convient à 
chaque chose qui en fait la beauté, et, si l'on transporte à l'une 
ce qui n'est propre qu'à l'autre, cet abus produit la laideur. Je 
n'ai pas besoin de dire que les louanges, agréables peut-être à 
un seul, c'est-à-dire à celui auquel elles s'adressent, sont 
insupportables aux autres, surtout si elles sont excessives, et 
telles qu'en donnent ces écrivains vulgaires, qui pourchassent 
la bienveillance de ceux qu'ils encensent, et qui ne les quittent 
que quand leur adulation éclate aux yeux de tous. Ils ignorent, 
en effet, l'art de louer et de voiler leur flatterie : ils se ruent en 
accumulant les choses les plus incroyables, et en les 
présentant toutes nues aux regards. |  |