Texte grec :
[3] Ταῦτα τοίνυν, ὦ φιλότης, ὁρῶντα καὶ ἀκούοντα με τὸ τοῦ Σινωπέως ἐκεῖνο
εἰσῆλθεν• ὁπότε γὰρ ὁ Φίλιππος ἐλέγετο ἤδη ἐπελαύνειν, οἱ Κορίνθιοι πάντες
ἐταράττοντο καὶ ἐν ἔργῳ ἦσαν, ὁ μὲν ὅπλα ἐπισκευάζων, ὁ δὲ λίθους παραφέρων, ὁ δὲ
ὑποικοδομῶν τοῦ τείχους, ὁ δὲ ἔπαλξιν ὑποστηρίζων, ὁ δὲ ἄλλος ἄλλο τι τῶν
χρησίμων ὑπουργῶν. Ὁ δὴ Διογένης ὁρῶν ταῦτα, ἐπεὶ μηδὲν εἶχεν ὅ τι καὶ πράττοι (5)
— οὐδεὶς γὰρ αὐτῷ ἐς οὐδὲν ἐχρῆτο — διαζωσάμενος τὸ τριβώνιον σπουδῇ μάλα καὶ
αὐτὸς ἐκύλιε τον πίθον, ἐν ᾧ ἐτύγχανεν οἰκῶν, ἄνω καὶ κάτω τοῦ Κρανείου• καί τινος
τῶν συνήθων ἐρομένου, Τί ταῦτα ποιεῖς, ὦ Διόγενες; Κυλίω, ἔφη, κἀγὼ τὸν πίθον, ὡς
μὴ μόνος ἀργεῖν δοκοίην ἐν τοσούτοις ἐργαζομένοις.
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Traduction française :
[3] Je n'ai pu, mon doux ami, les voir ni les entendre, sans
songer au philosophe de Sinope. Au moment où l'on disait
que déjà Philippe était en campagne, tous les Corinthiens,
saisis d'effroi, s'étaient mis à l'oeuvre. L'un préparait des
armes, un autre apportait des pierres, celui-ci reconstruisait la
muraille, celui-là consolidait la palissade, chacun s'empressait
de son mieux à faire ce qu'il croyait le plus utile. Diogène, au
milieu de tout cela, voyant qu'il n'avait rien à faire, parce que
personne ne voulait l'employer à rien, relève son manteau
jusqu'à la ceinture, et se met à rouler le tonneau qui lui servait
de maison, du haut en bas du Cranium. "Que fais-tu là,
Diogène ? lui dit un de ses amis. - Je roule mon tonneau, dit-il,
afin de ne pas rester seul oisif au milieu de tant de gens
occupés."
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