HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Hermotime ou les sectes

δέ



Texte grec :

[66] (ΕΡΜΟΤΙΜΟΣ)
Πῶς οἷόν τε;
(ΛΥΚΙΝΟΣ)
Οὕτως· ἔστω γὰρ ὁ μὲν ἀληθὴς ἀριθμὸς ἡμῖν
εἴκοσιν, οἷον, κυάμους τις εἴκοσιν ἐς τὴν χεῖρα
λαβών, ἐπικλεισάμενος ἐρωτάτω δέκα τινάς,
ὁπόσοι εἰσὶν οἱ κύαμοι ἐν τῇ χειρὶ αὐτοῦ, οἱ δὲ
εἰκάζοντες ὁ μὲν ἑπτά, ὁ δὲ πέντε, ὁ δὲ τριάκοντα
λεγέτωσαν, ὁ δέ τις δέκα ἢ πεντεκαίδεκα, καὶ
ὅλως ἄλλος ἄλλον τινὰ ἀριθμόν· ἐνδέχεται μέντοι
καὶ κατὰ τύχην τινὰ ἀληθεῦσαι, ἦ γάρ;
(ΕΡΜΟΤΙΜΟΣ)
Ναί.
(ΛΥΚΙΝΟΣ)
Οὐ μὴν οὐδὲ τοῦτο ἀδύνατον, ἅπαντας ἄλλον
ἄλλους ἀριθμοὺς εἰπεῖν, τοὺς ψευδεῖς καὶ οὐκ
ὄντας, μηδένα δὲ αὐτῶν φάναι ὅτι εἴκοσιν ὁ ἀνὴρ
κυάμους ἔχει. ἢ τί φής;
(ΕΡΜΟΤΙΜΟΣ)
Οὐκ ἀδύνατον.
(ΛΥΚΙΝΟΣ)
Κατὰ ταὐτὰ τοίνυν ἅπαντες μὲν οἱ φιλοσοφοῦντες
τὴν εὐδαιμονίαν ζητοῦσιν ὁποῖόν τί ἐστι,
καὶ λέγουσιν ἄλλος ἄλλο τι αὐτὴν εἶναι, ὁ μὲν
ἡδονήν, ὁ δὲ τὸ καλόν, ὁ δὲ ὅσα ἕτερά φασι περὶ
αὐτῆς. εἰκὸς μὲν οὖν καὶ τούτων ἕν τι εἶναι τὸ
εὔδαιμον, οὐκ ἀπεικὸς δὲ καὶ ἄλλο τι παρ´ αὐτὰ
πάντα. καὶ ἐοίκαμεν ἡμεῖς ἀνάπαλιν ἢ ἐχρῆν,
πρὶν τὴν ἀρχὴν εὑρεῖν, ἐπείγεσθαι πρὸς τὸ τέλος.
ἔδει δ´ οἶμαι πρότερον φανερὸν γενέσθαι ὅτι ἔγνωσται
τἀληθὲς καὶ πάντως ἔχει τις αὐτὸ εἰδὼς τῶν
φιλοσοφούντων. εἶτα μετὰ τοῦτο τὸ ἑξῆς ἂν ἦν
ζητῆσαι, ᾧ πειστέον ἐστίν.
(ΕΡΜΟΤΙΜΟΣ)
Ὥστε, ὦ Λυκῖνε, τοῦτο φής, ὅτι οὐδ´ ἂν διὰ
πάσης φιλοσοφίας χωρήσωμεν, οὐδὲ τότε πάντως
ἕξομεν τἀληθὲς εὑρεῖν.
(ΛΥΚΙΝΟΣ)
Μὴ ἐμέ, ὦγαθέ, ἐρώτα, ἀλλὰ τὸν λόγον αὖθις
αὐτόν· καὶ ἴσως ἂν ἀποκρίναιτό σοι ὅτι οὐδέπω,
ἔστ´ ἂν ἄδηλον ᾖ εἰ ἕν τι τούτων ἐστὶν ὧν οὗτοι
λέγουσιν.

Traduction française :

[66] HERMOTIMUS. Comment cela ? LYCINUS. Le voici. Supposons que la vérité soit le nombre vingt, qu'un homme, par exemple, prenne dans sa main vingt fèves, et que, la main fermée, il demande à dix personnes combien il en tient. Les uns, parlant au hasard, diront sept, cinq, trente, un autre dix, un autre quinze, en un mot chacun son nombre. Il se peut faire toutefois que quelqu'un rencontre la vérité, n'est-ce pas ? HERMOTIMUS. Oui. LYCINUS. Mais il n'est pas impossible que tous désignent des nombres différents, faux, à côté du vrai, et que personne ne dise que notre homme tient vingt fèves. Qu'en dis-tu ? HERMOTIMUS. Cela n'est pas impossible. LYCINUS. Il en est de même des philosophes. Tous cherchent en quoi consiste le bonheur, et ils le placent les uns dans une chose, les autres dans une autre, ceux-ci dans le plaisir, ceux-là dans la vertu, d'autres ailleurs. Or, il est vraisemblable que c'est dans l'une de ces choses que réside le souverain bien, mais il n'est pas moins vraisemblable qu'il peut être ailleurs qu'en tout cela. Il me semble donc que, contrairement à l'ordre naturel, nous nous hâtons d'arriver à la fin, sans avoir trouvé le commencement. Il fallait, je crois, être d'abord certain que la vérité a été parfaitement connue de l'un des philosophes, et ensuite nous nous serions mis à chercher celui que nous devons croire. HERMOTIMUS. C'est-à-dire, Lycinus, que tu prétends que, quand nous aurions parcouru toutes les sectes philosophiques, nous ne saurions encore trouver la vérité. LYCINUS. Ne me le demande pas, mon ami. Interroge de nouveau la raison elle-même, et sans doute elle te répondra que cela est impossible, tant qu'on ne saura pas au juste s'il y a quelque chose de vrai dans ce qu'elles disent.





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Dernière mise à jour : 15/09/2005