Texte grec :
[62] Ἐθέλω δέ σοι καὶ ἄλλο ὅμοιον εἰπεῖν φιλοσοφίας
περὶ γεύματος, καὶ μή με νομίσῃς βλασφημεῖν
περὶ αὐτῆς ἢν εἴπω ὅτι φαρμάκῳ ὀλεθρίῳ ἔοικεν,
οἷον κωνείῳ ἢ ἀκονίτῳ ἢ ἄλλῳ τῶν τοιούτων. οὐδὲ
γὰρ ταῦτα, ἐπείπερ θανατηφόρα ἐστίν, ἀποκτείνειεν
ἄν, εἴ τις ὀλίγον ὅσον ἀκαριαῖον ἀποξύσας αὐτῶν
ἄκρῳ τῷ ὄνυχι ἀπογεύσαιτο· ἀλλὰ ἢν μὴ τοσοῦτον
ὅσον χρή, καὶ ὅπως καὶ ξὺν οἷς, οὐκ ἂν ἀποθάνοι
ὁ προσενεγκάμενος· σὺ δὲ ἠξίους τοὐλάχιστον
ἐξαρκεῖν, ὡς ἀποτελέσαι τὴν τοῦ ὅλου γνῶσιν.
|
|
Traduction française :
[62] Je veux faire encore une autre comparaison relativement à la
manière de goûter la philosophie. Ne va pas dire que je blasphème,
mais je dis qu'elle ressemble à un poison dangereux, à la ciguë, à
l'aconit ou à quelque autre substance de cette espèce. Ces poisons,
quoique mortels, ne donnent pas la mort, si l'on n'en goûte qu'une
parcelle, une rognure imperceptible faite avec le bout de l'ongle, et
quand on n'en prend que ce qu'il faut, de la manière et avec les
correctifs nécessaires, on n'en meurt point. Or, tu prétends qu'il suffit
de la plus petite partie pour arriver à une connaissance parfaite de tout.
|
|