HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Hermotime ou les sectes

Δαναΐδων



Texte grec :

[61] ὅρα τοίνυν μὴ τῷδε μᾶλλον φιλοσοφία ἔοικεν·
ὁ μὲν γὰρ πίθος ἔτι μενέτω σοι
καὶ ὁ κάπηλος, ἐνέστω δὲ μὴ οἶνος, ἀλλὰ πανσπερμία
τις, πυρὸς ὑπεράνω καὶ μετὰ τοῦτον κύαμοι,
εἶτα κριθαὶ καὶ ὑπὸ ταύταις φακοί, εἶτα ἐρέβινθοι
καὶ ἄλλα ποικίλα. πρόσει δὴ σὺ ὠνήσασθαι
ἐθέλων τῶν σπερμάτων, καὶ ὃς ἀφελὼν τοῦ
πυροῦ, οὗπερ ἦν, ἀνέδωκέ σοι δεῖγμα ἐς τὴν χεῖρα,
ὡς ἴδοις, ἆρα οὖν ἔχοις ἂν εἰπεῖν εἰς ἐκεῖνο ἀποβλέπων
εἰ καὶ οἱ ἐρέβινθοι καθαροὶ καὶ οἱ φακοὶ
εὐτακεῖς καὶ οἱ κύαμοι οὐ διάκενοι;
(ΕΡΜΟΤΙΜΟΣ)
Οὐδαμῶς.
(ΛΥΚΙΝΟΣ)
Οὐ τοίνυν οὐδὲ φιλοσοφίαν ἀφ´ ἑνὸς ὧν φήσει
τις τοῦ πρώτου, μάθοι ἂν ἅπασαν ὁποία ἐστίν·
οὐ γὰρ ἕν τι ἦν ὥσπερ ὁ οἶνος, ᾧπερ σὺ αὐτὴν
ἀπεικάζεις ἀξιῶν ὁμοίαν εἶναι τῷ γεύματι, τὸ δὲ
ἑτεροῖόν τι ὤφθη οὐ παρέργου τῆς ἐξετάσεως
δεόμενον. οἶνον μὲν γὰρ φαῦλον πρίασθαι ἐν
δυοῖν ὀβολοῖν ὁ κίνδυνος, αὐτὸν δέ τινα ἐν τῷ
συρφετῷ παραπολεῖσθαι, ὡς καὶ αὐτὸς ἐν ἀρχῇ
ἔφησθα, οὐ μικρὸν εἶναι κακόν. ἄλλως τε ὁ μὲν
ὅλον ἀξιῶν ἐκπιεῖν τὸν πίθον, ὡς κοτύλην πρίαιτο,
ζημιώσαι ἂν τὸν κάπηλον οὕτως ἀπίθανα γευόμενος,
φιλοσοφία δὲ οὐδὲν ἂν τοιοῦτο πάθοι, ἀλλὰ
κἂν ὅτι πάμπολλα πίῃς, οὐδέν τι ἐλάττων ὁ πίθος
γίγνεται οὐδὲ ζημιώσεται ὁ κάπηλος. ἐπιρρεῖ γὰρ
κατὰ τὴν παροιμίαν τὸ πρᾶγμα ἐξαντλούμενον ἐς
τὸ ἔμπαλιν ἢ ὁ τῶν Δαναΐδων πίθος. ἐκεῖνος μὲν
γὰρ τὸ ἐμβαλλόμενον οὐ συνεῖχεν, ἀλλὰ διέρρει
εὐθύς. ἐντεῦθεν δὲ ἢν ἀφέλῃς τι, πλεῖον τὸ λοιπὸν
γίγνεται.

Traduction française :

[61] Remarque donc que la philosophie ressemble plutôt à ce que je vais te dire. Gardons, il est vrai, le tonneau et le cabaretier, mais n'y versons pas de vin. Mettons-y toute espèce de semences, en haut du blé, ensuite des fèves, puis de l'orge, par-dessous des lentilles, puis des pois chiches et autres graines. Je suppose que tu veux acheter de ces semences. Le marchand, prenant du blé à l'endroit où il y en a, te met un échantillon dans la main. Pourras-tu dire, en le regardant, si les pois sont propres, les lentilles aisées à cuire, et les fèves pleines ? HERMOTIMUS. Nullement. LYCINUS. Donc tu ne pourrais pas, d'après une seule chose qui te serait dite, connaître ce qu'est la philosophie dans son ensemble. Elle n'a point, comme le vin, d'échantillon auquel tu puisses la comparer, en exigeant qu'elle ressemble à ce que tu as goûté, mais il m'a semblé qu'il y avait là une différence digne d'un sérieux examen. Pour acheter du mauvais vin, on risque tout au plus deux oboles, au lieu que s'aller perdre dans la vile multitude, comme tu l'as dit en commençant, ce n'est point un petit malheur. En outre, un homme qui voudrait boire un tonneau tout entier pour n'acheter qu'une cotyle, ferait tort au cabaretier en satisfaisant ce goût étrange. La philosophie, au contraire, n'est exposée à rien de pareil. Plus on en boit, moins le tonneau diminue, moins le marchand y perd. La liqueur coule, suivant le proverbe, à mesure qu'on l'épuise. C'est l'inverse du tonneau des Danaïdes. Ce tonneau ne retenait rien de ce qu'on y versait, il laissait tout fuir. Ici, plus on en ôte, plus il en reste.





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Dernière mise à jour : 15/09/2005