HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Hermotime ou les sectes

διαφέροντα



Texte grec :

[36] (ΛΥΚΙΝΟΣ)
Οὐδὲν πρὸς ἔπος, ὦ Ἑρμότιμε. τὰ γὰρ ὁμολογούμενα
τοῖς ἀμφισβητουμένοις εἰκάζεις, πάμπολυ
αὐτῶν διαφέροντα. ἢ τί ἂν φαίης; ἔστιν ᾧτινι
ἐντετύχηκας λέγοντι τὰς δύο δυάδας συντεθείσας
τὸν ἑπτὰ ἢ ἕνδεκα ἀριθμὸν ἀποτελεῖν;
(ΕΡΜΟΤΙΜΟΣ)
Οὐκ ἔγωγε. ἢ μαίνοιτ´ ἂν ὁ μὴ τέτταρα ξυμβαίνειν λέγων.
(ΛΥΚΙΝΟΣ)
Τί δὲ, ἐντετύχηκας πώποτε (καὶ πρὸς Χαρίτων
πειρῶ ἀληθεύειν) Στωϊκῷ τινι καὶ Ἐπικουρείῳ
μὴ διαφερομένοις περὶ ἀρχῆς ἢ τέλους;
(ΕΡΜΟΤΙΜΟΣ)
Οὐδαμῶς.
(ΛΥΚΙΝΟΣ)
Ὅρα τοίνυν μή πώς με παραλογίζῃ, ὦ γενναῖε,
καὶ ταῦτα φίλον ὄντα. ζητούντων γὰρ ἡμῶν οἵτινες
ἀληθεύουσιν ἐν φιλοσοφίᾳ, σὺ τοῦτο προαρπάσας
ἔδωκας φέρων τοῖς Στωϊκοῖς λέγων ὡς οὗτοί
εἰσιν οἱ τὰ δὶς δύο τέτταρα τιθέντες, ὅπερ ἄδηλον
εἰ οὕτως ἔχει. φαῖεν γὰρ ἂν οἱ Ἐπικούρειοι ἢ
Πλατωνικοὶ σφᾶς μὲν οὕτω ξυντιθέναι, ὑμᾶς δὲ
πέντε ἢ ἑπτὰ λέγειν αὐτά. ἢ οὐ δοκοῦσί σοι
τοῦτο ποιεῖν ὁπόταν ὑμεῖς μὲν μόνον τὸ καλὸν
ἀγαθὸν ἡγῆσθε εἶναι, οἱ Ἐπικούρειοι δὲ τὸ ἡδύ;
καὶ ὅταν ὑμεῖς λέγητε σώματα εἶναι ἅπαντα, ὁ
Πλάτων δὲ νομίζῃ καὶ ἀσώματόν τι ἐν τοῖς
οὖσιν εἶναι; ἀλλ´ ὅπερ ἔφην, πλεονεκτικῶς πάνυ
τὸ ἀμφισβητούμενον συλλαβὼν ὡς ἀναμφιλόγως
ἴδιον τῶν Στωϊκῶν δίδως αὐτοῖς ἔχειν,
καίτοι ἀντιλαμβανομένων τῶν ἄλλων καὶ λεγόντων
αὐτῶν τοῦτο εἶναι, ἔνθα δὴ κρίσεως μάλιστα
οἶμαι δεῖ. ἂν μὲν οὖν πρόδηλον γένηται τοῦτο
ὡς Στωϊκῶν ἐστι μόνων τὰ δὶς δύο τέτταρα
ἡγεῖσθαι, ὥρα σιωπᾶν τοῖς ἄλλοις. ἄχρι δ´ ἂν
αὐτοῦ τούτου πέρι διαμάχωνται, πάντων ὁμοίως
ἀκουστέον ἢ εἰδέναι ὅτι πρὸς χάριν δικάζειν δόξομεν.

Traduction française :

[36] LYCINUS. Tu sors de la question, Hermotimus. Tu compares des faits unanimement reconnus à des choses contestées. La différence est énorme. Qu'est-ce à dire ? As-tu jamais rencontré quelqu'un qui dise que deux fois deux font sept ou onze ? HERMOTIMUS. Jamais ! Il faudrait être fou pour ne pas convenir que cela fait quatre. LYCINUS. Eh bien ! As-tu jamais rencontré, au nom des Grâces, réponds-moi sincèrement, un stoïcien et un épicurien qui ne soient point en désaccord sur les principes et sur la fin ? HERMOTIMUS. Jamais. LYCINUS. Prends bien garde alors, mon cher, de me jeter dans l'erreur, moi, ton ami. Nous cherchons quels sont en philosophie ceux qui disent la vérité, et toi, par anticipation, tu attribues ce privilège aux Stoïciens, en disant que ce sont eux qui établissent que deux fois deux font quatre. Mais il n'est pas certain qu'il en soit ainsi. En effet, les Épicuriens ou les Platoniciens pourraient dire que ce sont eux qui calculent de la sorte, tandis que c'est vous qui comptez cinq ou sept. N'est-ce pas là, en effet, ce qui arrive, quand vous dites que le seul bien est l'honnête, et que les Épicuriens soutiennent que le seul bien est l'agréable, quand vous soutenez que tout est corporel, tandis que Platon affirme qu'il y a dans les êtres quelque chose d'incorporel ? Toi, cependant, comme je le disais, tu tranches prématurément la question, pour en attribuer sans conteste la solution aux Stoïciens, malgré la résistance des autres qui soutiennent qu'elle est à eux. Or, c'est ici surtout qu'il est besoin, je crois d'une décision. Si l'on peut prouver que les Stoïciens seuls sont en droit de dire que deux fois deux font quatre, les autres doivent garder le silence, mais, tant qu'il y aura contestation sur ce point, il faut les écouter tous également. Autrement, nous aurions l'air de juger par faveur.





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Dernière mise à jour : 15/09/2005