HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Hermotime ou les sectes

δὲ



Texte grec :

[24] Ἤδη γάρ ποτε καὶ ἄλλοτε πρεσβύτου ἀνδρὸς
ἤκουσα διεξιόντος ὅπως τὰ ἐκεῖ πράγματα ἔχοι,
καί με προὔτρεπεν ἕπεσθαί οἱ πρὸς τὴν πόλιν·
ἡγήσεσθαι γὰρ αὐτὸς καὶ ἐλθόντα ἐγγράψειν καὶ
φυλέτην ποιήσεσθαι καὶ φρατρίας μεταδώσειν τῆς
αὐτοῦ, ὡς μετὰ πάντων εὐδαιμονοίην. "ἀλλ´
ἐγὼ οὐ πιθόμην" ὑπ´ ἀνοίας καὶ νεότητος τότε,
πρὸ πεντεκαίδεκα σχεδὸν ἐτῶν· ἴσως γὰρ ἂν
αὐτὰ ἤδη ἀμφὶ τὰ προάστεια καὶ πρὸς ταῖς
πύλαις ἦν. ἔλεγε δ´ οὖν περὶ τῆς πόλεως, εἴ γε
μέμνημαι, ἄλλα τε πολλὰ καὶ δὴ καὶ τάδε, ὡς
ξύμπαντες μὲν ἐπήλυδες καὶ ξένοι εἶεν, αὐθιγενὴς
δὲ οὐδὲ εἷς, ἀλλὰ καὶ βαρβάρους ἐμπολιτεύεσθαι
πολλοὺς καὶ δούλους καὶ ἀμόρφους καὶ μικροὺς
καὶ πένητας, καὶ ὅλως μετέχειν τῆς πόλεως τὸν
βουλόμενον· τὸν γὰρ δὴ νόμον αὐτοῖς οὐκ ἀπὸ
τιμημάτων ποιεῖσθαι τὴν ἐγγραφὴν οὐδ´ ἀπὸ
σχημάτων ἢ μεγέθους ἢ κάλλους οὐδ´ ἀπὸ γένους
τοῦ τῶν λαμπρῶν ἐκ προγόνων, ἀλλὰ ταῦτα
μὲν οὐδὲ νομίζεσθαι παρ´ αὐτοῖς, ἀποχρῆν δ´
ἑκάστῳ πρὸς τὸ πολίτην γενέσθαι σύνεσιν καὶ
ἐπιθυμίαν τῶν καλῶν καὶ πόνον καὶ τὸ λιπαρὲς
καὶ τὸ μὴ ἐνδοῦναι μηδὲ μαλακισθῆναι πολλοῖς
τοῖς δυσχερέσι κατὰ τὴν ὁδὸν ἐντυγχάνοντα, ὡς
ὅστις ἂν ταῦτα ἐπιδείξηται καὶ διεξέλθῃ πορευόμενος
ἄχρι πρὸς τὴν πόλιν, αὐτίκα μάλα πολίτην
ὄντα τοῦτον ὅστις ἂν ᾖ καὶ ἰσότιμον ἅπασι· τὸ
δὲ χείρων ἢ κρείττων ἢ εὐπατρίδης ἢ ἀγεννὴς ἢ
δοῦλος ἢ ἐλεύθερος οὐδὲ ὅλως εἶναι ἢ λέγεσθαι ἐν τῇ πόλει.

Traduction française :

[24] J'ai entendu autrefois un vieillard raconter comment les choses s'y passent. Il m'engagea même à l'y suivre. Il devait me montrer le chemin, me faire inscrire, en arrivant, au rang des citoyens, me donner place dans sa tribu et dans sa phratrie, afin que j'eusse ma part du bonheur commun. Mais moi, je refusai, soit folie ou jeunesse. Je n'avais alors que quinze ans, et cependant j'étais peut-être déjà dans les faubourgs, aux portes mêmes de la cité. Ce vieillard me disait, entre autres choses, au sujet de cette ville, si j'ai bonne mémoire, que tous les habitants en sont étrangers, venus d'autres pays. Personne n'y a pris naissance. Ce ne sont que barbares, esclaves, gens contrefaits, petits, pauvres, en un mot, est citoyen qui veut. C'est une loi chez eux d'inscrire tout le monde, sans avoir égard à la fortune, à l'habit, à la taille, à la beauté, à la naissance, à la noblesse des aïeux. Ils n'en tiennent aucun compte. Il suffit à n'importe qui, pour devenir citoyen, d'avoir de l'intelligence, le désir du bien, l'assiduité au travail, le mépris des plaisirs, une âme qui ne cède ni ne faiblisse devant les nombreuses difficultés qu'on rencontre sur le chemin. Si l'on prouve qu'on a ces qualités, et si l'on a parcouru toute la route qui mène à la ville, on est citoyen de droit, qui que l'on soit du reste, et placé au même rang que les autres. Ainsi les mots inférieur, supérieur, noble, roturier, esclave, libre, ne sont rien de nom ou de fait dans cette cité.





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Dernière mise à jour : 15/09/2005