HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Hermotime ou les sectes

δὲ



Texte grec :

[20] ὃ δὲ βούλομαι εἰπεῖν τοιόνδε ἐστίν· οὐχ ὅτι τῆς γνώμης
τῶν ἀνδρῶν ἔρωτι προσῄεις αὐτοῖς καὶ ἠξίους ἀμείνων
γίγνεσθαι ἐς τὰ τῆς γνώμης;
(ΕΡΜΟΤΙΜΟΣ)
Καὶ μάλα.
(ΛΥΚΙΝΟΣ)
Πῶς οὖν οἷόν τέ σοι ἦν ἀφ´ ὧν ἔφησθα ἐκείνων
τῶν γνωρισμάτων διορᾶν τὸν ὀρθῶς φιλοσοφοῦντα
ἢ μή; οὐ γὰρ φιλεῖ τὰ τοιαῦτα οὕτω διαφαίνεσθαι,
ἀλλ´ ἔστιν ἀπόρρητα καὶ ἐν ἀφανεῖ κείμενα, λόγοις
καὶ συνουσίαις ἀναδεικνύμενα καὶ ἔργοις τοῖς
ὁμοίοις ὀψὲ μόλις. ὁ γοῦν Μῶμος ἀκήκοας οἶμαι
ἅτινα ᾐτιάσατο τοῦ Ἡφαίστου· εἰ δὲ μή, ἀλλὰ νῦν ἄκουε.
Φησὶ γὰρ ὁ μῦθος ἐρίσαι Ἀθηνᾶν καὶ
Ποσειδῶνα καὶ Ἥφαιστον εὐτεχνίας πέρι, καὶ τὸν
μὲν Ποσειδῶ ταῦρον ἀναπλάσαι, τὴν Ἀθηνᾶν δὲ
οἰκίαν ἐπινοῆσαι, ὁ Ἥφαιστος δὲ ἄνθρωπον ἄρα
συνεστήσατο, καὶ ἐπείπερ ἐπὶ τὸν Μῶμον ἧκον
ὅνπερ δικαστὴν προείλοντο, θεασάμενος ἐκεῖνος
ἑκάστου τὸ ἔργον, τῶν μὲν ἄλλων ἅτινα ᾐτιάσατο
περιττὸν ἂν εἴη λέγειν, ἐπὶ τοῦ ἀνθρώπου δὲ τοῦτο
ἐμέμψατο καὶ τὸν ἀρχιτέκτονα ἐπέπληξε τὸν
Ἥφαιστον διότι μὴ καὶ θυρίδας ἐποίησεν αὐτῷ
κατὰ τὸ στέρνον, ὡς ἀναπετασθεισῶν γνώριμα
γίγνεσθαι ἅπασιν ἃ βούλεται καὶ ἐπινοεῖ καὶ εἰ
ψεύδεται ἢ ἀληθεύει.
ἐκεῖνος μὲν οὖν ἅτε ἀμβλυώττων οὕτω περὶ τῶν
ἀνθρώπων διενοεῖτο, σὺ δὲ ὑπὲρ τὸν Λυγκέα ἡμῖν
δέδορκας καὶ ὁρᾷς τὰ ἔνδον ὡς ἔοικε διὰ τοῦ στέρνου
καὶ ἀνέῳκταί σοι τὰ πάντα, ὡς εἰδέναι μὴ μόνον ἃ
βούλεται καὶ ἃ γιγνώσκει ἕκαστος ἀλλὰ καὶ πότερος
ἀμείνων ἢ χείρων.

Traduction française :

[20] Je m'explique : ce n'est pas par amour pour le savoir de ces hommes que tu es allé les entendre, c'est dans l'espérance que ce savoir te rendrait meilleur ? HERMOTIMUS. Assurément. LYCINUS. Comment donc t'a-t-il été possible de distinguer, aux signes dont tu parlais, celui qui philosophait bien ou mal ? D'ordinaire cela ne s'aperçoit pas si aisément. C'est un secret qui demeure caché. Les discours seuls, les conversations, les actes conformes aux paroles, le font à peine et tardivement découvrir. Tu sais, sans doute, le reproche que Momus adressait à Vulcain. Si tu l'ignores, je vais te l'apprendre. On dit que Minerve, Neptune et Vulcain, disputèrent un jour d'adresse et d'industrie. Neptune forme un taureau, Minerve invente l'art de construire les maisons, et Vulcain donne naissance à l'homme. Ils vont ensuite trouver Momus, qu'ils avaient choisi pour juge. Momus considère l'oeuvre de chacun. Ce qu'il trouve à redire dans les autres oeuvres, nous n'avons pas besoin de le rapporter ici. Quant à l'homme, il blâme Vulcain, qui l'avait bâti, de n'avoir pas placé une petite fenêtre sur sa poitrine, afin qu'en l'ouvrant, tout le monde pût connaître ses désirs et ses pensées, s'il mentait ou s'il disait la vérité. Voilà ce que Momus, à cause de sa vue basse, croyait qu'il fallait faire aux hommes. Pour toi, ta vue, plus perçante que celle de Lyncée, pénètre dans notre intérieur. Tu vois apparemment à travers notre poitrine. Tout se découvre à toi, et tu connais non seulement nos désirs et nos pensées, mais ceux de nous qui sont meilleurs ou pires.





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Dernière mise à jour : 15/09/2005