| Texte grec :
 
 
  
  
   | [3]  ΝΕΚΡΩΝ ΠΛΟΥΤΩΝΙ ΚΑΤΑ ΜΕΝΙΠΠΟΥ <1> ΚΡΟΙΣΟΣ
 Οὐ φέρομεν͵ ὦ Πλούτων͵ Μένιππον τουτονὶ τὸν κύνα παροικοῦντα·
 ὥστε ἢ ἐκεῖνόν ποι κατάστησον ἢ ἡμεῖς μετοικήσομεν εἰς ἕτερον τόπον.
 ΠΛΟΥΤΩΝ
 Τί δ΄ ὑμᾶς δεινὸν ἐργάζεται ὁμόνεκρος ὤν;
 ΚΡΟΙΣΟΣ
 Ἐπειδὰν ἡμεῖς οἰμώζωμεν καὶ στένωμεν ἐκείνων μεμνημένοι τῶν
 ἄνω͵ Μίδας μὲν οὑτοσὶ τοῦ χρυσίου͵ Σαρδανάπαλλος δὲ τῆς πολλῆς
 τρυφῆς͵ ἐγὼ δὲ Κροῖσος τῶν θησαυρῶν͵ ἐπιγελᾷ καὶ ἐξονειδίζει
 ἀνδράποδα καὶ καθάρματα ἡμᾶς ἀποκαλῶν͵ ἐνίοτε δὲ καὶ ᾄδων
 ἐπιταράττει ἡμῶν τὰς οἰμωγάς͵ καὶ ὅλως λυπηρός ἐστιν.
 ΠΛΟΥΤΩΝ
 Τί ταῦτά φασιν͵ ὦ Μένιππε;
 ΜΕΝΙΠΠΟΣ
 Ἀληθῆ͵ ὦ Πλούτων· μισῶ γὰρ αὐτοὺς ἀγεννεῖς καὶ ὀλεθρίους ὄντας͵
 οἷς οὐκ ἀπέχρησεν βιῶναι κακῶς͵ ἀλλὰ καὶ ἀποθανόντες ἔτι μέμνηνται
 καὶ περιέχονται τῶν ἄνω· χαίρω τοιγαροῦν ἀνιῶν αὐτούς.
 ΠΛΟΥΤΩΝ
 Ἀλλ΄ οὐ χρή· λυποῦνται γὰρ οὐ μικρῶν στερόμενοι.
 ΜΕΝΙΠΠΟΣ
 Καὶ σὺ μωραίνεις͵ ὦ Πλούτων͵ ὁμόψηφος ὢν τοῖς τούτων στεναγμοῖς;
 ΠΛΟΥΤΩΝ
 Οὐδαμῶς͵ ἀλλ΄ οὐκ ἂν ἐθέλοιμι στασιάζειν ὑμᾶς.
 ΜΕΝΙΠΠΟΣ
 <2> Καὶ μήν͵ ὦ κάκιστοι Λυδῶν καὶ Φρυγῶν καὶ Ἀσσυρίων͵ οὕτω
 γινώσκετε ὡς οὐδὲ παυσομένου μου· ἔνθα γὰρ ἂν ἴητε͵ ἀκολουθήσω
 ἀνιῶν καὶ κατᾴδων καὶ καταγελῶν.
 ΚΡΟΙΣΟΣ
 Ταῦτα οὐχ ὕβρις;
 ΜΕΝΙΠΠΟΣ
 Οὔκ͵ ἀλλ΄ ἐκεῖνα ὕβρις ἦν͵ ἃ ὑμεῖς ἐποιεῖτε͵ προσκυνεῖσθαι ἀξιοῦντες
 καὶ ἐλευθέροις ἀνδράσιν ἐντρυφῶντες καὶ τοῦ θανάτου παράπαν οὐ
 μνημονεύοντες· τοιγαροῦν οἰμώξεσθε πάντων ἐκείνων ἀφῃρημένοι.
 ΚΡΟΙΣΟΣ
 Πολλῶν γε͵ ὦ θεοί͵ καὶ μεγάλων κτημάτων.
 ΜΙΔΑΣ
 Ὅσου μὲν ἐγὼ χρυσοῦ.
 ΣΑΡΔΑΝΑΠΑΛΛΟΣ
 Ὅσης δὲ ἐγὼ τρυφῆς.
 ΜΕΝΙΠΠΟΣ
 Εὖ γε͵ οὕτω ποιεῖτε· ὀδύρεσθε μὲν ὑμεῖς͵ ἐγὼ δὲ τὸ γνῶθι σαυτὸν
 πολλάκις συνείρων ἐπᾴσομαι ὑμῖν· πρέποι γὰρ ἂν ταῖς τοιαύταις
 οἰμωγαῖς ἐπᾳδόμενον.
 
 |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [3] PLUTON, CRÉSUS, MIDAS, SARDANAPALE ET MÉNIPPE.
1. CRÉSUS. Nous ne pouvons supporter, Pluton, que ce 
chien de Ménippe demeure avec nous : envoie-le s'établir 
ailleurs, ou bien nous émigrerons dans un autre endroit. 
PLUTON. Hé ! quel mal vous a-t-il donc fait ? Il est mort 
comme vous ! 
CRÉSUS. Dès que nous gémissons et que nous nous 
rappelons avec regret les choses de là-haut, Midas son or, 
Sardanapale ses plaisirs, et moi mes trésors, il se met à 
rire, il nous insulte, il nous appelle esclaves, coquins ; 
d'autres fois, il chante pour troubler nos lamentations ; 
enfin, il est insupportable. 
PLUTON. Que disent-ils, Ménippe ? 
MÉNIPPE. La vérité, Pluton : je déteste ces lâches, ces 
misérables, qui, non contents d'avoir mal vécu, se 
rappellent, tout morts qu'ils sont, et regrettent les choses 
de là-haut je suis charmé de les vexer. 
PLUTON. C'est mal : ils sont assez punis par l’étendue de leur perte. 
MÉNIPPE. Toi aussi tu es fou, Pluton, d'approuver leurs regrets. 
PLUTON. Je ne les approuve pas ; mais je ne puis souffrir 
qu'il y ait sédition parmi vous. 
2. MÉNIPPE. Cela ne fait rien : vous, les plus méchants des 
Lydiens, des Phrygiens et des Assyriens, sachez bien que je 
ne vous lâcherai pas ; partout où vous irez, je vous suivrai 
pour vous molester, pour vous chanter aux oreilles et me 
moquer de vous. 
CRÉSUS. Quoi ! ce n'est pas là un outrage ? 
MÉNIPPE. Non l’outrage, c'était votre conduite, quand vous 
vouliez qu'on vous adorât, quand vous faisiez les insolents 
avec des hommes libres, quand vous oubliiez complètement 
qu'il faut mourir ! Pleurez donc, aujourd'hui que vous avec 
perdu tout cela ! 
CRÉSUS. Où sont, grands dieux, mes immenses richesses ? 
MIDAS. Où est mon or ? 
SARANAPALE. Où sont mes plaisirs ? 
MÉNIPPE. A la bonne heure ! Pleurez donc, pendant que je 
vous cornerai à la tête le fameux : Connais-toi toi-même, 
c'est en effet, ce qu'on peut chanter de mieux, pour 
répondre à de pareils gémissements. |  |