HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Les dialogues des morts

νεὼν



Texte grec :

[30] ΝΙΡΕΩΣ ΚΑΙ ΘΕΡΣΙΤΟΥ ΚΑΙ ΜΕΝΙΠΠΟΥ
<1> ΝΙΡΕΥΣ
Ἰδοὺ δή͵ Μένιππος οὑτοσὶ δικάσει͵ πότερος εὐμορφότερός ἐστιν. εἰπέ͵
ὦ Μένιππε͵ οὐ καλλίων σοι δοκῶ;
ΜΕΝΙΠΠΟΣ
Τίνες δὲ καὶ ἔστε; πρότερον͵ οἶμαι͵ χρὴ γὰρ τοῦτο εἰδέναι.
ΝΙΡΕΥΣ
Νιρεὺς καὶ Θερσίτης.
ΜΕΝΙΠΠΟΣ
Πότερος οὖν ὁ Νιρεὺς καὶ πότερος ὁ Θερσίτης; οὐδέπω γὰρ τοῦτο
δῆλον. ΘΕΡΣΙΤΗΣ
Ἓν μὲν ἤδη τοῦτο ἔχω͵ ὅτι ὅμοιός εἰμί σοι καὶ οὐδὲν τηλικοῦτον
διαφέρεις ἡλίκον σε Ὅμηρος ἐκεῖνος ὁ τυφλὸς ἐπῄνεσεν ἁπάντων
εὐμορφότερον προσειπών͵ ἀλλ΄ ὁ φοξὸς ἐγὼ καὶ ψεδνὸς οὐδὲν χείρων
ἐφάνην τῷ δικαστῇ. ὅρα δὲ σύ͵ ὦ Μένιππε͵ ὅντινα καὶ εὐμορφότερον ἡγῇ.
ΝΙΡΕΥΣ
Ἐμέ γε τὸν Ἀγλαΐας καὶ Χάροπος͵ ὃς κάλλιστος ἀνὴρ ὑπὸ Ἴλιον
ἦλθον.
ΜΕΝΙΠΠΟΣ
<2> Ἀλλ’ οὐχὶ καὶ ὑπὸ γῆν͵ ὡς οἶμια, κάλλιστος ἦλθες͵ ἀλλὰ τὰ μὲν
ὀστᾶ ὅμοια, τὸ δὲ κρανίον ταύτῃ μόνον ἄρα διακρίνοιτο ἀπὸ τοῦ Θερσίτου
κρανίου, ὅτι εὔθρυπτον τὸ σόν· ἀλαπαδνὸν γὰρ αὐτὸ καὶ οὐκ ἀνδρῶδες
ἔχεις.
ΝΙΡΕΥΣ
Καὶ μὴν ἐροῦ Ὅμηρον͵ ὁποῖος ἦν͵ ὁπότε συνεστράτευον τοῖς Ἀχαιοῖς.
ΜΕΝΙΠΠΟΣ
Ὀνείρατά μοι λέγεις· ἐγὼ δὲ ἃ βλέπω καὶ νῦν ἔχεις͵ ἐκεῖνα δέ οἱ τότε
ἴσασιν.
ΝΙΡΕΥΣ
Οὔκουν ἐγὼ ἐνταῦθα εὐμορφότερός εἰμι͵ ὦ Μένιππε;
ΜΕΝΙΠΠΟΣ
Οὔτε σὺ οὔτε ἄλλος εὔμορφος· ἰσοτιμία γὰρ ἐν ᾅδου καὶ ὅμοιοι
ἅπαντες.
ΘΕΡΣΙΤΗΣ
Ἐμοὶ μὲν καὶ τοῦτο ἱκανόν.

Traduction française :

[30] NIRÉE, THERSITE ET MÉNIPPE. 1. NIRÉE. Ah ! tiens, voici Ménippe ; il va juger qui de nous deux est le plus beau. Parle, Ménippe ; ne me crois-tu pas plus beau que lui ? MÉNIPPE. Qui êtes-vous ? avant tout, il faut que je le sache. NIRÉE. Nirée et Thersite. MÉNIPPE. Qui des deux est Nirée, qui des deux est Thersite ? Ce n'est pas facile à voir. THERSITE. J'ai déjà un avantage, celui de te ressembler ; nous ne sommes pas si différents que le prétendait, pour te flatter, cet aveugle d'Homère, quand il t'appelait le plus beau des hommes ; si bien qu'avec ma tête chauve et pointue, notre juge ne m'a pas trouvé inférieur à toi. Vois maintenant, Ménippe, lequel des deux tu trouves le plus beau. NIRÉE. C'est moi, sans doute, le fils d'Aglaïa et de Charops : Le plus beau des guerriers qui sont venus à Troie. MÉNIPPE. Oui, mais non pas, je pense, le plus beau des mortels qui sont venus sous terre. Tes os sont les mêmes, ton crâne ne diffère de celui de Thersite que parce qu'il est plus facile à briser, étant plus mou et n'ayant rien de viril. NIRÉE. Demande donc à Homère qui j'étais, quand je vins me joindre à l'armée des Grecs. MÉNIPPE. Visions ! je vois ce que je vois et ce que tu es : ce que tu étais, ceux de ton temps le savent. NIRÉE. Ainsi, je ne suis pas plus beau que lui ? MÉNIPPE. Vous n'êtes beaux ni l'un ni l'autre ; l'égalité règne aux enfers ; vous vous ressemblez tous ! THERSITE. Cela me suffit.





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Dernière mise à jour : 28/09/2006