HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Les dialogues des morts

νυμφίον



Texte grec :

[23] ΑΙΑΝΤΟΣ ΚΑΙ ΑΓΑΜΕΜΝΟΝΟΣ
<1> ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ
Εἰ σὺ μανείς͵ ὦ Αἶαν͵ σεαυτὸν ἐφόνευσας͵ ἐμέλλησας δὲ καὶ ἡμᾶς
ἅπαντας͵ τί αἰτιᾷ τὸν Ὀδυσσέα καὶ πρῴην οὔτε προσέβλεψας αὐτόν͵
ὁπότε ἧκεν μαντευσόμενος͵ οὔτε προσειπεῖν ἠξίωσας ἄνδρα
συστρατιώτην καὶ ἑταῖρον͵ ἀλλ΄ ὑπεροπτικῶς μεγάλα βαίνων παρῆλθες;
ΑΙΑΣ
Εἰκότως͵ ὦ Ἀγάμεμνον· αὐτὸς γοῦν μοι τῆς μανίας αἴτιος κατέστη
μόνος ἀντεξετασθεὶς ἐπὶ τοῖς ὅπλοις.
ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ
Ἠξίους δὲ ἀνανταγώνιστος εἶναι καὶ ἀκονιτὶ κρατεῖν ἁπάντων;
ΑΙΑΣ
Ναί͵ τά γε τοιαῦτα· οἰκεία γάρ μοι ἦν ἡ πανοπλία τοῦ ἀνεψιοῦ γε
οὖσα. καὶ ὑμεῖς οἱ ἄλλοι πολὺ ἀμείνους ὄντες ἀπείπασθε τὸν ἀγῶνα καὶ
παρεχωρήσατέ μοι τῶν ἄθλων͵ ὁ δὲ Λαέρτου͵ ὃν ἐγὼ πολλάκις ἔσωσα
κινδυνεύοντα κατακεκόφθαι ὑπὸ τῶν Φρυγῶν͵ ἀμείνων ἠξίου εἶναι καὶ
ἐπιτηδειότερος ἔχειν τὰ ὅπλα.
ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ
<2> Αἰτιῶ τοιγαροῦν͵ ὦ γενναῖε͵ τὴν Θέτιν͵ ἣ δέον σοὶ τὴν
κληρονομίαν τῶν ὅπλων παραδοῦναι συγγενεῖ γε ὄντι͵ φέρουσα ἐς τὸ
κοινὸν κατέθετο αὐτά.
ΑΙΑΣ
Οὔκ͵ ἀλλὰ τὸν Ὀδυσσέα͵ ὃς ἀντεποιήθη μόνος.
ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ
Συγγνώμη͵ ὦ Αἶαν͵ εἰ ἄνθρωπος ὢν ὠρέχθη δόξης ἡδίστου
πράγματος͵ ὑπὲρ οὗ καὶ ἡμῶν ἕκαστος κινδυνεύειν ὑπέμενεν͵ ἐπεὶ καὶ
ἐκράτησέ σου καὶ ταῦτα ἐπὶ Τρωσὶ δικασταῖς.
ΑΙΑΣ
Οἶδα ἐγώ͵ ἥτις μου κατεδίκασεν· ἀλλ΄ οὐ θέμις λέγειν τι περὶ τῶν
θεῶν. τὸν δ΄ οὖν Ὀδυσσέα μὴ οὐχὶ μισεῖν οὐκ ἂν δυναίμην͵ ὦ Ἀγάμεμνον͵
οὐδ΄ εἰ αὐτή μοι ἡ Ἀθηνᾶ τοῦτο ἐπιτάττοι.

Traduction française :

[23] AJAX ET AGAMEMNON. 1. AGAMEMNON. Si, dans un accès de fureur, Ajax, tu t'es donné la mort, en voulant nous la donner à nous tous, pourquoi en accuser Ulysse ? Dernièrement tu n'as pas même voulu le regarder, lorsqu'il venait consulter Tirésias ; tu n'as pas dit un mot à ton compagnon d'armes, à ton ami, et tu as passé fièrement, à grands pas, devant lui? AJAX. J'avais raison, Agamemnon. Lui seul fut cause de ma fureur, en me disputant les armes d'Achille. AGAMEMNON. Prétendais-tu n'avoir point de concurrent et triompher de tous sans combattre ? AJAX. Certainement : ces armes me revenaient de droit, puisqu'elles étaient à mon, cousin - d'ailleurs vous autres, braves guerriers, vous ne me les disputiez pas, - tous m'accordiez ce prix de ma valeur, tandis que le fils de Laërte, que j'ai mille fois sauvé du danger d'être taillé en pièces par les Phrygiens, osa prétendre qu'il valait mieux que moi et qu'il était plus digne d'avoir ces armes. 2. AGAMEMNON. Accuse plutôt Thétis, mon cher, qui, au lieu de t'accorder, en ta qualité de parent, l'héritage de cette armure, est venue l'apporter au milieu du camp. AJAX. Non : je ne m'en prends qu'à Ulysse, qui seul la revendiqua contre moi. AGAMEMNON. Il faut lui pardonner, Ajax, si, étant homme, il fut passionné pour la gloire, cette douce récompense, pour laquelle chacun de nous supporte les dangers. Et puis, il l'emporta sur toi, au jugement même des Troyens. AJAX. Je sais qui m'a fait condamner ; mais il n'est pas permis de rien dire contre les dieux. Seulement, Agamemnon, je ne puis m'empêcher de détester Ulysse, quand Minerve elle-même me le défendrait.





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Dernière mise à jour : 28/09/2006