HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur la déesse syrienne

ἔμενεν



Texte grec :

[26] Ὁ δὲ πρὸς τάδε ἀμβώσας περιέβαλέν τέ μιν καὶ δακρύων ἅμα ἔλεγεν, "Ὦ Κομβάβε, τί μέγα κακὸν εἰργάσαο; τί δὲ σεωυτὸν οὕτως ἀεικέλιον ἔργον μοῦνος ἀνδρῶν ἔπρηξας; τὰ οὐ πάμπαν ἐπαινέω. ὦ σχέτλιε, ὃς τοιάδε ἔτλης, οἷα μήτε σὲ παθέειν μήτ´ ἐμὲ ἰδέσθαι ὤφελεν· οὐ γάρ μοι ταύτης ἀπολογίης ἔδεεν. ἀλλ´ ἐπεὶ δαίμων τοιάδε ἤθελεν, πρῶτα μέν σοι τίσις ἐξ ἡμέων ἔσσεται, αὐτέων συκοφαντέων ὁ θάνατος, μετὰ δὲ μεγάλη δωρεὴ ἀπίξεται χρυσός τε πολλὸς καὶ ἄργυρος ἄπλετος καὶ ἐσθῆτες Ἀσσύριαι καὶ ἵπποι βασιλήιοι. ἀπίξεαι δὲ παρ´ ἡμέας ἄνευ ἐσαγγελέος οὐδέ τις ἀπέρξει σε ἡμετέρης ὄψιος, οὐδ´ ἢν γυναικὶ ἅμα εὐνάζωμαι." τάδε εἶπέν τε ἅμα καὶ ἐποίεεν· καὶ οἱ μὲν αὐτίκα ἐς φόνον ἤγοντο, τῷ δὲ τὰ δῶρα ἐδέδοτο καὶ ἡ φιλίη μέζων ἐγεγόνεεν. ἐδόκεεν δὲ οὐδεὶς ἔτι Ἀσσυρίων Κομβάβῳ σοφίην καὶ εὐδαιμονίην εἴκελος. Μετὰ δὲ αἰτησάμενος ἐκτελέσαι τὰ λείποντα τῷ νηῷ—ἀτελέα γάρ μιν ἀπολελοίπεεν—αὖτις ἐπέμπετο, καὶ τόν τε νηὸν ἐξετέλεσε καὶ τὸ λοιπὸν αὐτοῦ ἔμενεν. ἔδωκεν δέ οἱ βασιλεὺς ἀρετῆς τε καὶ εὐεργεσίης εἵνεκα ἐν τῷ ἱρῷ ἑστάναι χάλκεον· καὶ ἔτι ἐς τιμὴν ἐν τῷ ἱρῷ Κομβάβος χάλκεος, Ἑρμοκλέος τοῦ Ῥοδίου ποίημα, μορφὴν μὲν ὁκοίη γυνή, ἐσθῆτα δὲ ἀνδρηίην ἔχει. Λέγεται δὲ τῶν φίλων τοὺς μάλιστά οἱ εὐνοέοντας ἐς παραμυθίην τοῦ πάθεος κοινωνίην ἑλέσθαι τῆς συμφορῆς· ἔτεμον γὰρ ἑωυτοὺς καὶ δίαιταν τὴν αὐτὴν ἐκείνῳ διαιτέοντο. ἄλλοι δὲ ἱρολογέουσιν ἐπὶ τῷ πρήγματι, λέγοντες ὡς ἡ Ἥρη φιλέουσα Κομβάβον πολλοῖσι τὴν τομὴν ἐπὶ νόον ἔβαλλεν, ὅκως μὴ μοῦνος ἐπὶ τῇ ἀνδρηίῃ λυπέοιτο.

Traduction française :

[26] A ces mots, le roi reste muet de stupeur ; puis, l'embrassant avec des larmes : « Combabus ! s'écrie-t-il, pourquoi t'es-tu donc fait cet outrage ? Pourquoi, seul de tous les mortels, as-tu commis sur toi cette étrange action ? Je ne puis approuver, malheureux, le châtiment que tu t'es imposé. Plût aux dieux que tu ne l'eusses pas subi, et que je ne l'eusse pas vu ! Mais, puisque la divinité l'a ordonné ainsi, je te dois, pour première vengeance, la mort de tes calomniateurs, puis de riches présents, de l'or tant que tu voudras, de l'argent à pleines mains, des étoffes d'Assyrie, des chevaux réservés pour les rois. Tu entreras chez moi sans être annoncé, et personne ne t'éloignera de ma présence, quand même je serais couché avec mes femmes. » Ce que dit le roi, il le fait. Les calomniateurs sont mis à mort ; Combabus est comblé de riches présents, le roi redouble d'amitié pour lui, et aucun des Assyriens ne paraît l'avoir égale en sagesse et en bonheur. Quelque temps après, il demande la permission d'aller achever ce qui restait à construire du temple qu'il avait laissé imparfait. Il y est envoyé une seconde fois, l'achève, et y passe le reste de ses jours. Pour honorer sa vertu et sa générosité, le roi lui permet de se faire élever une statue d'airain dans le temple. On y élève, en effet, un Combabus d'airain, œuvre d'Hermoclès de Rhodes. La forme est celle d'une femme, et les habits d'un homme. On dit que ses plus intimes amis, voulant le consoler dans son malheur, vinrent le partager ; ils se firent eunuques, et vécurent avec lui. D'autres font intervenir les dieux dans cette affaire ; on dit que Combabus était aimé de Junon, qui mit dans la tête de plusieurs hommes l'idée de se châtrer, afin qu'il n'eût pas le chagrin d'être seul privé de sa virilité.





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Dernière mise à jour : 14/05/2009