HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Sur la déesse syrienne

εἶδος



Texte grec :

[8] Ἔνι δὲ καὶ ἄλλο θωῦμα ἐν τῇ χώρῃ τῇ Βυβλίῃ. ποταμὸς ἐκ τοῦ Λιβάνου τοῦ οὔρεος ἐς τὴν ἅλα ἐκδιδοῖ· οὔνομα τῷ ποταμῷ Ἄδωνις ἐπικέαται. ὁ δὲ ποταμὸς ἑκάστου ἔτεος αἱμάσσεται καὶ τὴν χροιὴν ὀλέσας ἐσπίπτει ἐς τὴν θάλασσαν καὶ φοινίσσει τὸ πολλὸν τοῦ πελάγεος καὶ σημαίνει τοῖς Βυβλίοις τὰ πένθεα. μυθέονται δὲ ὅτι ταύτῃσι τῇσι ἡμέρῃσιν ὁ Ἄδωνις ἀνὰ τὸν Λίβανον τιτρώσκεται, καὶ τὸ αἷμα ἐς τὸ ὕδωρ ἐρχόμενον ἀλλάσσει τὸν ποταμὸν καὶ τῷ ῥόῳ τὴν ἐπωνυμίην διδοῖ. ταῦτα μὲν οἱ πολλοὶ λέγουσιν. ἐμοὶ δέ τις ἀνὴρ Βύβλιος ἀληθέα δοκέων λέγειν ἑτέρην ἀπηγέετο τοῦ πάθεος αἰτίην. ἔλεγεν δὲ ὧδε· "ὁ Ἄδωνις ὁ ποταμός, ὦ ξεῖνε, διὰ τοῦ Λιβάνου ἔρχεται· ὁ δὲ Λίβανος κάρτα ξανθόγεώς ἐστιν. ἄνεμοι ὦν τρηχέες ἐκείνῃσι τῇσι ἡμέρῃσι ἱστάμενοι τὴν γῆν τῷ ποταμῷ ἐπιφέρουσιν ἐοῦσαν ἐς τὰ μάλιστα μιλτώδεα, ἡ δὲ γῆ μιν αἱμώδεα τίθησιν· καὶ τοῦδε τοῦ πάθεος οὐ τὸ αἷμα, τὸ λέγουσιν, ἀλλ´ ἡ χώρη αἰτίη." ὁ μέν μοι Βύβλιος τοσάδε ἀπηγέετο· εἰ δὲ ἀτρεκέως ταῦτα ἔλεγεν, ἐμοὶ μὲν δοκέει κάρτα θείη καὶ τοῦ ἀνέμου ἡ συντυχίη.

Traduction française :

[8] On voit encore une autre merveille dans le territoire de cette ville : c'est un fleuve qui descend du mont Liban et va se jeter dans la mer. On lui a donné le nom d'Adonis. Chaque année, son eau se change en sang ; et, après avoir perdu sa couleur naturelle, il se répand dans la mer, dont il rougit une partie considérable, ce qui indique aux habitants de Byblos le moment de prendre le deuil. Or, on dit que, dans ces mêmes jours, Adonis est blessé sur le Liban, que son sang change la couleur de l'eau, et que de là vient le surnom du fleuve. Voilà la tradition. Mais un habitant de Byblos, qui m'a paru dire vrai, m'a donné une autre raison de ce phénomène. Voici ce qu'il m'a dit : « Le fleuve Adonis, étranger, traverse le Liban. Le Liban est composé d’une terre extrêmement rouge. Des vents violents, qui s'élèvent à jour fixe, transportent dans le fleuve cette terre chargée de vermillon, et c'est elle qui, donne à l'eau la couleur du sang : ce n'est donc pas le sang qui est, comme l'on dit, la cause de ce phénomène ; c'est la nature du terrain. » Telle est l’explication de l'habitant de Byblos, si elle est véritable, le retour périodique de ce vent ne me parait pas moins une intervention divine.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 14/05/2009