HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Charon ou les contemplateurs

τότε



Texte grec :

[3] (ΧΑΡΩΝ)
Οἶσθα, ὦ Ἑρμῆ, ἅπερ εἴωθα λέγειν ἐγὼ πρὸς
ὑμᾶς, ἐπειδὰν πλέωμεν; ὁπόταν γὰρ τὸ πνεῦμα
καταιγίσαν πλαγίᾳ τῇ ὀθόνῃ ἐμπέσῃ καὶ τὸ κῦμα
ὑψηλὸν ἀρθῇ, τότε ὑμεῖς μὲν ὑπ´ ἀγνοίας κελεύετε
τὴν ὀθόνην στεῖλαι ἢ ἐνδοῦναι ὀλίγον τοῦ ποδὸς ἢ
συνεκδραμεῖν τῷ πνεύματι, ἐγὼ δὲ τὴν ἡσυχίαν
ἄγειν παρακελεύομαι ὑμῖν· αὐτὸς γὰρ εἰδέναι τὸ
βέλτιον. κατὰ ταὐτὰ δὴ καὶ σὺ πρᾶττε ὁπόσα
καλῶς ἔχειν νομίζεις κυβερνήτης νῦν γε ὤν· ἐγὼ
δέ, ὥσπερ ἐπιβάταις νόμος, σιωπῇ καθεδοῦμαι
πάντα πειθόμενος κελεύοντί σοι.
(ΕΡΜΗΣ)
Ὀρθῶς λέγεις· αὐτὸς γὰρ εἴσομαι τί ποιητέον
καὶ ἐξευρήσω τὴν ἱκανὴν σκοπήν. ἆρ´ οὖν ὁ Καύκασος
ἐπιτήδειος ἢ ὁ Παρνασσὸς ἢ ὑψηλότερος
ἀμφοῖν ὁ Ὄλυμπος ἐκεινοσί; καίτοι οὐ φαῦλον ὃ
ἀνεμνήσθην ἐς τὸν Ὄλυμπον ἀπιδών· συγκαμεῖν
δέ τι καὶ ὑπουργῆσαι καὶ σὲ δεῖ.
(ΧΑΡΩΝ)
Πρόσταττε· ὑπουργήσω γὰρ ὅσα δυνατά.
(ΕΡΜΗΣ)
Ὅμηρος ὁ ποιητής φησι τοὺς Ἀλωέως υἱέας, δύο
καὶ αὐτοὺς ὄντας, ἔτι παῖδας ἐθελῆσαί ποτε τὴν
Ὄσσαν ἐκ βάθρων ἀνασπάσαντας ἐπιθεῖναι τῷ
Ὀλύμπῳ, εἶτα τὸ Πήλιον ἐπ´ αὐτῇ, ἱκανὴν ταύτην
κλίμακα ἕξειν οἰομένους καὶ πρόσβασιν ἐπὶ
τὸν οὐρανόν. ἐκείνω μὲν οὖν τὼ μειρακίω, ἀτασθάλω
γὰρ ἤστην, δίκας ἐτισάτην· νὼ δὲ—οὐ γὰρ
ἐπὶ κακῷ τῶν θεῶν ταῦτα βουλεύομεν—τί οὐχὶ
οἰκοδομοῦμεν καὶ αὐτοὶ κατὰ τὰ αὐτὰ ἐπικυλινδοῦντες
ἐπάλληλα τὰ ὄρη, ὡς ἔχοιμεν ἀφ´ ὑψηλοτέρου
ἀκριβεστέραν τὴν σκοπήν;

Traduction française :

[3] CHARON. Tu sais, Mercure, ce que j'ai coutume de vous dire, quand
nous naviguons ? Si le vent souffle avec violence par le travers de la voile
et soulève les flots, vous autres, gens sans expérience, vous me dites de
l'amener, celui-ci de lâcher un peu le câble, celui-là de laisser tout au gré du
vent, et moi je vous dis de vous taire, parce que je sais mieux ce qui doit
être fait. Uses-en de même ici. Puisque tu sais mieux ce qui doit être fait,
sois mon pilote. Moi, comme un bon passager, je demeurerai assis en
silence, tout prêt à obéir à tes ordres.
MERCURE. C'est bien dit. Je saurai bien ce qu'il faudra faire et je trouverai
un point de vue convenable. Le Caucase ne ferait-il pas mon affaire, ou le
Parnasse, qui est le plus élevé, ou l'Olympe plus haut encore que les deux
autres ? Il me vient une bonne idée, en songeant à l'Olympe : mais il faut
que tu m'aides et me donnes un coup de main.
CHARON. Ordonne, je te seconderai de mon mieux.
MERCURE. Le poète Homère dit que les fils d'Aloéus, qui, comme
nous, n'étaient que deux, et des enfants encore, s'avisèrent un jour de
déraciner le mont Ossa et de le mettre sur le mont Olympe, et qu'ensuite
posant le Pélion par-dessus, ils s'imaginèrent avoir trouvé une échelle fort
commode pour escalader le ciel. Ces deux jeunes fous furent punis de
leur audace, mais nous, qui n'avons aucune mauvaise intention contre les
dieux, qui nous empêche de bâtir, en roulant mont sur mont, un
observatoire élevé d'où nous puissions voir à notre aise ?





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Dernière mise à jour : 1/09/2005