HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Charon ou les contemplateurs

κάτω



Texte grec :

[23] (ΕΡΜΗΣ)
Ἡράκλεις, ὡς πολὺν τὸν Ὅμηρον ἐπαντλεῖς.
ἀλλ´ ἐπείπερ ἀνέμνησας, ἐθέλω σοι δεῖξαι τὸν
τοῦ Ἀχιλλέως τάφον. ὁρᾷς τὸν ἐπὶ τῇ θαλάττῃ;
Σίγειον μὲν ἐκεῖθέν ἐστι τὸ Τρωϊκόν· ἀντικρὺ
δὲ ὁ Αἴας τέθαπται ἐν τῷ Ῥοιτείῳ.
(ΧΑΡΩΝ)
Οὐ μεγάλοι, ὦ Ἑρμῆ, οἱ τάφοι. τὰς πόλεις δὲ
τὰς ἐπισήμους δεῖξόν μοι ἤδη, ἃς κάτω ἀκούομεν,
τὴν Νίνον τὴν Σαρδαναπάλλου καὶ Βαβυλῶνα
καὶ Μυκήνας καὶ Κλεωνὰς καὶ τὴν Ἴλιον αὐτήν·
πολλοὺς γοῦν μέμνημαι διαπορθμεύσας ἐκεῖθεν,
ὡς δέκα ὅλων ἐτῶν μὴ νεωλκῆσαι μηδὲ διαψῦξαι
τὸ σκαφίδιον.
(ΕΡΜΗΣ)
Ἡ Νίνος μέν, ὦ πορθμεῦ, ἀπόλωλεν ἤδη καὶ
οὐδὲ ἴχνος ἔτι λοιπὸν αὐτῆς, οὐδ´ ἂν εἴποις ὅπου
ποτὲ ἦν· ἡ Βαβυλὼν δέ σοι ἐκείνη ἐστὶν ἡ
εὔπυργος, ἡ τὸν μέγαν περίβολον, οὐ μετὰ πολὺ
καὶ αὐτὴ ζητηθησομένη ὥσπερ ἡ Νίνος· Μυκήνας
δὲ καὶ Κλεωνὰς αἰσχύνομαι δεῖξαί σοι, καὶ μάλιστα
τὸ Ἴλιον. ἀποπνίξεις γὰρ εὖ οἶδ´ ὅτι τὸν
Ὅμηρον κατελθὼν ἐπὶ τῇ μεγαληγορίᾳ τῶν ἐπῶν.
πλὴν ἀλλὰ πάλαι μὲν ἦσαν εὐδαίμονες, νῦν δὲ
τεθνᾶσι καὶ αὗται· ἀποθνήσκουσι γάρ, ὦ πορθμεῦ,
καὶ πόλεις ὥσπερ ἄνθρωποι, καὶ τὸ παραδοξότατον,
καὶ ποταμοὶ ὅλοι· Ἰνάχου γοῦν οὐδὲ
τάφος ἔτι ἐν Ἄργει καταλείπεται.
(ΧΑΡΩΝ)
Παπαὶ τῶν ἐπαίνων, Ὅμηρε, καὶ τῶν ὀνομάτων,
Ἴλιος ἱρὴ καὶ εὐρυάγυια καὶ ἐϋκτίμεναι Κλεωναί.

Traduction française :

[23] MERCURE. Par Hercule ! comme tu nous débites ton Homère ! Mais
puisque tu m'y fais songer, je veux te montrer le tombeau d'Achille.
Regarde, c'est cette éminence près de la mer, au promontoire de Sigée,
voisine de Troie. En face est le tombeau d'Ajax, sur le Rhétée.
CHARON. Bien petits tombeaux, Mercure ! Maintenant montre-moi ces
villes célèbres que nous avons entendu vanter aux Enfers, la Ninive de
Sardanapale, Babylone, Mycènes, Cléones, et surtout Ilion. Je me
souviens d'avoir passé beaucoup de morts qui venaient de ce pays-là, et
pendant dix ans je n'ai eu le temps ni de relâcher ni de radouber ma barque.
MERCURE. Ninive, cher nocher, est entièrement détruite. Il nen reste
pas la moindre trace, et l'on ne peut dire où elle était. Babylone est ce que
tu vois, environnée de tours et s étendant sur un immense espace. Bientôt
on la cherchera dans ses ruines comme Ninive. Quant à Mycènes et
Cléones, j'aurais honte de te les faire voir, et surtout Ilion. De retour aux
Enfers, tu étranglerais peut-être Homère, pour l'exagération poétique de
ses vers. Villes autrefois florissantes, aujourd'hui elles sont mortes, car les
villes meurent, nocher, aussi bien que les hommes. Que dis-je ? Les
fleuves mêmes disparaissent, et l'on ne peut plus trouver à Argos le lit de l'Inachus.
CHARON. Pourquoi donc, Homère, ces éloges, ces épithètes pompeuses :
Ilion la divine, Ilion aux larges rues, Cléones aux beaux édifices?





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Dernière mise à jour : 1/09/2005