HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Charon ou les contemplateurs

γὰρ



Texte grec :

[12] (ΣΟΛΩΝ)
Εἰπέ μοι, ὦ Κροῖσε, οἴει γάρ τι δεῖσθαι τῶν
πλίνθων τούτων τὸν Πύθιον;
(ΚΡΟΙΣΟΣ)
Νὴ Δί´· οὐ γάρ ἐστιν αὐτῷ ἐν Δελφοῖς
ἀνάθημα οὐδὲν τοιοῦτον.
(ΣΟΛΩΝ)
Οὐκοῦν μακάριον οἴει τὸν θεὸν ἀποφανεῖν, εἰ
κτήσαιτο σὺν τοῖς ἄλλοις καὶ πλίνθους χρυσᾶς;
(ΚΡΟΙΣΟΣ)
Πῶς γὰρ οὔ;
(ΣΟΛΩΝ)
Πολλήν μοι λέγεις, ὦ Κροῖσε, πενίαν ἐν τῷ
οὐρανῷ, εἰ ἐκ Λυδίας μεταστέλλεσθαι τὸ χρυσίον
δεήσει αὐτούς, ἢν ἐπιθυμήσωσι.
(ΚΡΟΙΣΟΣ)
Ποῦ γὰρ τοσοῦτος ἂν γίνοιτο χρυσὸς ὅσος παρ´ ἡμῖν;
(ΣΟΛΩΝ)
Εἰπέ μοι, σίδηρος δὲ φύεται ἐν Λυδίᾳ;
(ΚΡΟΙΣΟΣ)
Οὐ πάνυ τι.
(ΣΟΛΩΝ)
Τοῦ βελτίονος ἄρα ἐνδεεῖς ἐστε.
(ΚΡΟΙΣΟΣ)
Πῶς ἀμείνων ὁ σίδηρος χρυσίου;
(ΣΟΛΩΝ)
Ἢν ἀποκρίνῃ μηδὲν ἀγανακτῶν, μάθοις ἄν.
(ΚΡΟΙΣΟΣ)
Ἐρώτα, ὦ Σόλων.
(ΣΟΛΩΝ)
Πότεροι ἀμείνους, οἱ σώζοντές τινας ἢ οἱ σωζόμενοι
πρὸς αὐτῶν;
(ΚΡΟΙΣΟΣ)
Οἱ σώζοντες δηλαδή.
(ΣΟΛΩΝ)
Ἆρ´ οὖν, ἢν Κῦρος, ὡς λογοποιοῦσι τινες, ἐπίῃ
Λυδοῖς, χρυσᾶς μαχαίρας σὺ ποιήσῃ τῷ στρατῷ,
ἢ ὁ σίδηρος ἀναγκαῖος τότε;
(ΚΡΟΙΣΟΣ)
Ὁ σίδηρος δῆλον ὅτι.
(ΣΟΛΩΝ)
Καὶ εἴ γε τοῦτον μὴ παρασκευάσαιο, οἴχοιτο ἄν
σοι ὁ χρυσὸς ἐς Πέρσας αἰχμάλωτος.
(ΚΡΟΙΣΟΣ)
Εὐφήμει, ἄνθρωπε.
(ΣΟΛΩΝ)
Μὴ γένοιτο μὲν οὕτω ταῦτα· φαίνῃ δ´ οὖν
ἀμείνω τοῦ χρυσοῦ τὸν σίδηρον ὁμολογῶν.
(ΚΡΟΙΣΟΣ)
Οὐκοῦν καὶ τῷ θεῷ σιδηρᾶς πλίνθους κελεύεις
ἀνατιθέναι με, τὸν δὲ χρυσὸν ὀπίσω αὖθις ἀνακαλεῖν;
(ΣΟΛΩΝ)
Οὐδὲ σιδήρου ἐκεῖνός γε δεήσεται, ἀλλ´ ἤν τε
χαλκὸν ἤν τε χρυσὸν ἀναθῇς, ἄλλοις μέν ποτε
κτῆμα καὶ ἕρμαιον ἔσῃ ἀνατεθεικώς, Φωκεῦσιν ἢ
Βοιωτοῖς ἢ Δελφοῖς αὐτοῖς ἤ τινι τυράννῳ ἢ
λῃστῇ, τῷ δὲ θεῷ ὀλίγον μέλει τῶν σῶν χρυσοποιιῶν.
(ΚΡΟΙΣΟΣ)
Ἀεὶ σύ μου τῷ πλούτῳ προσπολεμεῖς καὶ φθονεῖς.

Traduction française :

[12] SOLON. Dis-moi, Crésus, crois-tu qu'Apollon Pythien ait besoin de tes
briques ?
CRÉSUS. Oui, par Jupiter. Il n'a pas dans son temple une offrande pareille.
SOLON. Tu t'imagines alors que le dieu sera plus heureux, quand, avec le
reste, il possédera tes briques d'or ?
CRÉSUS. Certainement.
SOLON. En ce cas, Crésus, les dieux du ciel sont bien pauvres, s'ils ont
besoin qu'on leur envoie de l'or de la Lydie !
CRÉSUS. Mais où trouverait-on autant d'or que chez nous?
SOLON. Dis-moi, trouve-t-on aussi du fer en Lydie ?
CRÉSUS. Fort peu.
SOLON. Vous manquez donc du meilleur métal ?
CRÉSUS. Comment le fer est-il meilleur que l'or ?
SOLON. Si tu veux me répondre sans te fâcher, tu le sauras.
CRÉSUS. Interroge-moi, Solon.
SOLON. Lequel vaut mieux, de celui qui conserve ou de celui qui est conservé ?
CRÉSUS. C'est évidemment celui qui conserve.
SOLON. Eh bien ! s'il est vrai, comme on le dit, que Cyrus s'avance contre
les Lydiens, armeras-tu tes soldats avec des épées d'or, ou le fer te sera-t-il
nécessaire ?
CRÉSUS. Le fer, bien certainement.
SOLON. Et si tu ne te procures de ce métal, ton or passera bientôt aux
mains des Perses.
CRÉSUS. Pas de sinistres paroles, mon hôte !
SOLON. Puisse cela ne point arriver ! mais tu sembles convenir
que le fer vaut mieux.
CRÉSUS. Tu me conseilles donc d'envoyer au dieu des briques de fer, et
de reprendre l'or que je lui envoie ?
SOLON. Il n'a besoin ni d'or, ni de fer, car, quoi que tu lui dédies, or ou fer,
ton offrande deviendra bientôt la proie des Phocéens, des Béotiens, des
Delphiens eux-mêmes, ou de quelque tyran voleur. Pour Apollon, il ne
s'inquiète guère de tes orfèvres.
CRÉSUS. Tu fais toujours la guerre à mes richesses. Tu en es jaloux.





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Dernière mise à jour : 1/09/2005