HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Charon ou les contemplateurs

Μίλωνα



Texte grec :

[5] Παπαῖ, κάτω ἔτι ἐσμὲν
ἐν ὑπωρείᾳ τοῦ οὐρανοῦ· ἀπὸ μὲν γὰρ τῶν ἑῴων
μόγις Ἰωνία καὶ Λυδία φαίνεται, ἀπὸ δὲ τῆς ἑσπέρας
οὐ πλέον Ἰταλίας καὶ Σικελίας, ἀπὸ δὲ τῶν
ἀρκτῴων τὰ ἐπὶ τάδε τοῦ Ἴστρου μόνον, κἀκεῖθεν
ἡ Κρήτη οὐ πάνυ σαφῶς. μετακινητέα ἡμῖν, ὦ
πορθμεῦ, καὶ ἡ Οἴτη, ὡς ἔοικεν, εἶτα ὁ Παρνασσὸς
ἐπὶ πᾶσιν.
(ΧΑΡΩΝ)
Οὕτω ποιῶμεν. ὅρα μόνον μὴ λεπτότερον ἐξεργασώμεθα
τὸ ἔργον ἀπομηκύναντες πέρα τοῦ
πιθανοῦ, εἶτα συγκαταρριφέντες αὐτῷ πικρᾶς
τῆς Ὁμήρου οἰκοδομικῆς πειραθῶμεν συντριβέντες
τῶν κρανίων.
(ΕΡΜΗΣ)
Θάρρει· ἀσφαλῶς γὰρ ἕξει ἅπαντα. μετατίθει
τὴν Οἴτην· ἐπικυλινδείσθω ὁ Παρνασσός. ἰδοὺ
δή, ἐπάνειμι αὖθις· εὖ ἔχει· πάντα ὁρῶ· ἀνάβαινε
ἤδη καὶ σύ.
(ΧΑΡΩΝ)
Ὄρεξον, ὦ Ἑρμῆ, τὴν χεῖρα· οὐ γὰρ ἐπὶ μικράν
με ταύτην μηχανὴν ἀναβιβάζεις.
(ΕΡΜΗΣ)
Εἴ γε καὶ ἰδεῖν ἐθέλεις, ὦ Χάρων, ἅπαντα· οὐκ
ἔνι δὲ ἄμφω καὶ ἀσφαλῆ καὶ φιλοθεάμονα εἶναι.
ἀλλ´ ἔχου μου τῆς δεξιᾶς καὶ φείδου μὴ κατὰ τοῦ
ὀλισθηροῦ πατεῖν. εὖ γε, ἀνελήλυθας καὶ σύ·
καὶ ἐπείπερ δικόρυμβος ὁ Παρνασσός ἐστι, μίαν
ἑκάτερος ἄκραν ἀπολαβόμενοι καθεζώμεθα· σὺ
δέ μοι ἤδη ἐν κύκλῳ περιβλέπων ἐπισκόπει ἅπαντα.

Traduction française :

[5] Grands dieux ! que nous sommes encore loin de la base du ciel ! A peine
du côté de l'orient aperçoit-on l'Ionie et la Lydie. Au couchant, je ne vois pas
plus loin que l'Italie et la Sicile. Du côté de l'Ourse, ma vue s'arrête à l'Ister,
et par ici je distingue à peine la Crète. Allons, nocher, il faut encore
transporter l'OEta et, par-dessus, le Parnasse.
CHARON. Soit fait ! Seulement, prends garde que nous ne construisions un
édifice trop fragile, en l'élevant plus qu'il ne convient, nous ferions un triste
apprentissage de l'architecture homérique, si nous roulions et si nous nous
brisions le crâne.
MERCURE. Ne crains rien, tout cela est très solide. Transporte ici le mont
OEta, et roule-moi le Parnasse. Je vais remonter. Voilà qui est bien. Je vois
le monde entier. Monte à ton tour.
CHARON. Donne-moi la main, Mercure ! Ce n'est pas une petite
ascension que tu me fais faire.
MERCURE. Tu veux contempler l'univers, Charon, mais il est plus difficile
que tu ne crois de concilier ces deux choses, la sûreté et le désir de voir.
Cependant prends-moi la main, et veille à ne pas mettre le pied aux
endroits glissants. Bien ! te voilà en haut, et, puisque le Parnasse a deux
sommets, asseyons-nous chacun sur le nôtre. Jette à présent les yeux
autour de toi et examine le monde.





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Dernière mise à jour : 1/09/2005