HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Charon ou les contemplateurs

πόσῳ



Texte grec :

[11] ἀλλὰ τίνας ἐκείνους ὁ Κροῖσος ἐκπέμπει ἢ τί ἐπὶ τῶν
ὤμων φέρουσι;
(ΕΡΜΗΣ)
Πλίνθους τῷ Πυθίῳ χρυσᾶς ἀνατίθησι μισθὸν
τῶν χρησμῶν ὑφ´ ὧν καὶ ἀπολεῖται μικρὸν
ὕστερον· φιλόμαντις δὲ ἁνὴρ ἐκτόπως.
(ΧΑΡΩΝ)
Ἐκεῖνο γάρ ἐστιν ὁ χρυσός, τὸ λαμπρὸν ὃ
ἀποστίλβει, τὸ ὕπωχρον μετ´ ἐρυθήματος; νῦν
γὰρ πρῶτον εἶδον, ἀκούων ἀεί.
(ΕΡΜΗΣ)
Ἐκεῖνο, ὦ Χάρων, τὸ ἀοίδιμον ὄνομα καὶ
περιμάχητον.
(ΧΑΡΩΝ)
Καὶ μὴν οὐχ ὁρῶ ὅ τι τὸ ἀγαθὸν αὐτῷ πρόσεστιν,
εἰ μὴ ἄρα ἕν τι μόνον, ὅτι βαρύνονται οἱ
φέροντες αὐτό.
(ΕΡΜΗΣ)
Οὐ γὰρ οἶσθα ὅσοι πόλεμοι διὰ τοῦτο καὶ ἐπιβουλαὶ
καὶ λῃστήρια καὶ ἐπιορκίαι καὶ φόνοι καὶ
δεσμὰ καὶ ἐμπορίαι καὶ δουλεῖαι;
(ΧΑΡΩΝ)
Διὰ τοῦτο, ὦ Ἑρμῆ, τὸ μὴ πολὺ τοῦ χαλκοῦ
διαφέρον; οἶδα γὰρ τὸν χαλκόν, ὀβολόν, ὡς οἶσθα,
παρὰ τῶν καταπλεόντων ἑκάστου ἐκλέγων.
(ΕΡΜΗΣ)
Ναί· ἀλλὰ ὁ χαλκὸς μὲν πολύς, ὥστε οὐ πάνυ
σπουδάζεται ὑπ´ αὐτῶν· τοῦτον δὲ ὀλίγον ἐκ
πολλοῦ τοῦ βάθους οἱ μεταλλεύοντες ἀνορύττουσι·
πλὴν ἀλλὰ ἐκ τῆς γῆς καὶ οὗτος ὥσπερ
ὁ μόλυβδος καὶ τὰ ἄλλα.
(ΧΑΡΩΝ)
Δεινήν τινα λέγεις τῶν ἀνθρώπων τὴν ἀβελτερίαν,
οἳ τοσοῦτον ἔρωτα ἐρῶσιν ὠχροῦ καὶ
βαρέος κτήματος.
(ΕΡΜΗΣ)
Ἀλλὰ οὐ Σόλων γε ἐκεῖνος, ὦ Χάρων, ἐρᾶν
αὐτοῦ φαίνεται, ὅς, ὡς ὁρᾷς, καταγελᾷ τοῦ
Κροίσου καὶ τῆς μεγαλαυχίας τοῦ βαρβάρου, καί
μοι δοκεῖν ἐρέσθαι τι βούλεται αὐτόν· ἐπακούσωμεν οὖν.


Traduction française :

[11] Mais quels sont ces gens envoyés par Crésus, et que portent-ils sur
leurs épaules ?
MERCURE. Ce sont des briques d'or consacrées à Apollon Pythien, en
récompense des oracles qui bientôt causeront sa perte. Ce Crésus raffole
des oracles.
CHARON. Quoi ! ce quelque chose qui brille, c'est de l'or ? Ce mélange de
jaune et de rouge ? Voilà la première fois que j'en vois, après en avoir
toujours entendu parier.
MERCURE. Oui, Charon, c'est là ce métal si vanté, cet objet de luttes
incessantes.
CHARON. Je ne vois pas à quoi il peut être bon, si ce n'est à écraser ceux
qui le portent.
MERCURE. Tu ne sais donc pas tout ce qu'il cause de guerres, de
perfidies, de vols, de parjures, de meurtres, d'emprisonnements, de longues
navigations, de marchés, d'esclavages ?
CHARON. Pourquoi donc cela ? Est-ce parce qu'il ressemble beaucoup à
du cuivre ? Le cuivre, je le connais bien. Chaque mort que je passe m'en
paye une obole.
MERCURE. Justement. Mais le cuivre est commun. On ne s'en soucie pas
beaucoup. Au contraire, il faut aller chercher l'or au fond des mines, en
fouillant dans les entrailles de la terre, tandis que le cuivre, le plomb et les
autres métaux se trouvent à la surface.
CHARON. Voilà un singulier effet de la folie humaine, d'aimer si
passionnément cette chose jaune et pesante !
MERCURE. Tu vois au moins, Charon, que ce Solon n'en fait aucun cas. Il
se moque de Crésus et de toute sa jactance de Barbare. Mais il me semble
qu'il va dire quelque chose. Écoutons.





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Dernière mise à jour : 1/09/2005