Texte grec :
[3] Τί οὖν; φὴς καὶ ταὐτὰ μὴ μαθὼν ἡμῖν εἰδέναι;
πόθεν, εἰ μή ποτε παρὰ τῶν Μουσῶν κλῶνα
δάφνης καθάπερ ὁ ποιμὴν ἐκεῖνος λαβών; Ἑλικῶνα
μὲν γάρ, ἵνα διατρίβειν αἱ θεαὶ λέγονται,
οὐδὲ ἀκήκοας οἶμαί ποτε, οὐδὲ τὰς αὐτὰς διατριβὰς
ἡμῖν ἐν παισὶν ἐποιοῦ· σοὶ καὶ μεμνῆσθαι
Μουσῶν ἀνόσιον. ἐκεῖναι γὰρ ποιμένι μὲν οὐκ
ἂν ὤκνησαν φανῆναι σκληρῷ ἀνδρὶ καὶ δασεῖ καὶ
πολὺν τὸν ἥλιον ἐπὶ τῷ σώματι ἐμφαίνοντι, οἵῳ
δὲ σοί—καί μοι πρὸς τῆς Λιβανίτιδος ἄφες ἐν τῷ
παρόντι τὸ μὴ σύμπαντα σαφῶς εἰπεῖν—οὐδὲ
ἐγγὺς γενέσθαι ποτ´ ἂν εὖ οἶδ´ ὅτι ἠξίωσαν, ἀλλ´
ἀντὶ τῆς δάφνης μυρρίνῃ ἂν ἢ καὶ μαλάχης φύλλοις
μαστιγοῦσαι ἀπήλλαξαν ἂν τῶν τοιούτων, ὡς μὴ
μιᾶναι μήτε τὸν Ὀλμειὸν μήτε τὴν τοῦ Ἵππου
κρήνην, ἅπερ ἢ ποιμνίοις διψῶσιν ἢ ποιμένων
στόμασι καθαροῖς πότιμα.
Καίτοι οὐδέ, εἰ καὶ πάνυ ἀναίσχυντος εἶ καὶ
ἀνδρεῖος τὰ τοιαῦτα, τολμήσειας ἄν ποτε εἰπεῖν
ὡς ἐπαιδεύθης ἢ ἐμέλησέ σοι πώποτε τῆς ἐν χρῷ
πρὸς τὰ βιβλία συνουσίας ἢ ὡς διδάσκαλός σοι
ὁ δεῖνα ἢ τῷ δεῖνι συνεφοίτας.
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Traduction française :
[3] Eh quoi ! te figures-tu donc que tu nous sais cela sans l'avoir appris ? D'où
te viendrait cette connaissance ? A moins qu'à l'exemple de certain berger,
tu n'aies reçu une branche de laurier de la main des Muses. Mais tu n'as
jamais entendu parler, je pense, de l'Hélicon, où ces divinités font, dit-on, leur
séjour ; jamais, dans ta jeunesse, tu n'as fait d'études comme les nôtres. Il ne
t'est même pas permis de songer aux Muses. En effet, elles n'hésitèrent point
à se montrer à un berger rude, velu, dont le corps était fortement coloré par le
soleil ; mais un homme comme toi (par la déesse du Liban, permets-moi,
pour le moment, de ne pas être plus explicite), je suis bien sûr qu'elles
n'auraient jamais consenti à venir à ta rencontre. Au lieu de te faire présent
d'un rameau de laurier, elles t'auraient fouetté avec du myrte ou des feuilles
de mauve : elles t'auraient chassé de leur domaine, de peur que tu ne
vinsses souiller les eaux de, l'Olméus et de l'Hippocrène, où se
désaltèrent les troupeaux et les bergers dont la bouche est pure. Non, quelles
que soient ta hardiesse et ton impudence, tu n'oserais jamais dire que tu aies
reçu la moindre instruction. Quand donc as-tu songé à entretenir avec les
livres le plus léger commerce ? quel est ton maître ? quels sont tes
condisciples ?
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