Texte grec :
[27] Ἡδέως δ´ ἂν καὶ ἐροίμην σε, τὰ τοσαῦτα βιβλία
ἔχων τί μάλιστα ἀναγιγνώσκεις αὐτῶν; τὰ Πλάτωνος;
τὰ Ἀντισθένους; τὰ Ἀρχιλόχου; τὰ
Ἱππώνακτος; ἢ τούτων μὲν ὑπερφρονεῖς, ῥήτορες
δὲ μάλιστά σοι διὰ χειρός; εἰπέ μοι, καὶ Αἰσχίνου
τὸν κατὰ Τιμάρχου λόγον ἀναγιγνώσκεις; ἢ
ἐκεῖνά γε πάντα οἶσθα καὶ γιγνώσκεις αὐτῶν
ἕκαστον, τὸν δὲ Ἀριστοφάνην καὶ τὸν Εὔπολιν
ὑποδέδυκας; ἀνέγνως καὶ τοὺς Βάπτας, τὸ δρᾶμα
ὅλον; εἶτ´ οὐδέν σου τἀκεῖ καθίκετο, οὐδ´ ἠρυθρίασας
γνωρίσας αὐτά; τοῦτο γοῦν καὶ μάλιστα
θαυμάσειεν ἄν τις, τίνα ποτὲ ψυχὴν ἔχων ἅπτῃ
τῶν βιβλίων, ὁποίαις αὐτὰ χερσὶν ἀνελίττεις.
πότε δὲ ἀναγιγνώσκεις; μεθ´ ἡμέραν; ἀλλ´ οὐδεὶς
ἑώρακε τοῦτο ποιοῦντα. ἀλλὰ νύκτωρ; πότερον
ἐπιτεταγμένος ἤδη ἐκείνοις ἢ πρὸ τῶν λόγων;
ἀλλὰ πρὸς Κότυος μηκέτι μὴ τολμήσῃς τοιοῦτο μηδέν,
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Traduction française :
[27] J'apprendrai pourtant volontiers quels sont, parmi tes livres, ceux que tu
lis le plus souvent. Sont-ce les écrits de Platon ou ceux d'Antisthène ? les
vers d'Archiloque ou ceux d'Hipponax ? Ou bien, dédaignant ces ouvrages,
prends-tu de préférence les orateurs ? Lis-tu quelquefois le discours
d'Eschine contre Timarque ? Mais tu connais tout cela, n'est-ce pas. Il n'en
est rien qui ne te soit familier ? Tu as lu quelque scène d'Eupolis ou
d'Aristophane ? Tu as lu toute la comédie des Baptes ? Chacun des
traits qui s'y trouvent ne t'a-t-il pas frappé. N'as-tu pas rougi en t'y
reconnaissant ? Ce qui doit, sans doute étonner davantage, c'est qu'avec une
âme comme la tienne, tu oses toucher aux livres, et avec quelles mains ?
Quand lis-tu donc ? Le jour ? Jamais personne ne te l'a vu faire. La nuit ?
Est-ce possible, quand tu es tendu ailleurs ? Est-ce avant qu'on allume les
flambeaux, quand vient le soir ? Tu n'oserais plus alors rien faire de semblable.
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