HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Contre un ignorant bibliomane

δεινῶς



Texte grec :

[21] καὶ τί θαυμαστὸν εἰ τοῦτο ἔπαθες, ἀνόητος καὶ ἀπαίδευτος ἄνθρωπος, καὶ προῄεις ἐξυπτιάζων καὶ μιμούμενος βάδισμα καὶ σχῆμα καὶ βλέμμα ἐκείνου ᾧ σεαυτὸν εἰκάζων ἔχαιρες, ὅπου καὶ Πύρρον φασὶ τὸν Ἠπειρώτην, τὰ ἄλλα θαυμαστὸν ἄνδρα, οὕτως ὑπὸ κολάκων ἐπὶ τῷ ὁμοίῳ ποτὲ διαφθαρῆναι ὡς πιστεύειν ὅτι ὅμοιος ἦν Ἀλεξάνδρῳ ἐκείνῳ; καίτοι τὸ τῶν μουσικῶν τοῦτο, δὶς διὰ πασῶν τὸ πρᾶγμα ἦν· εἶδον γὰρ καὶ τὴν τοῦ Πύρρου εἰκόνα· καὶ ὅμως ἐπέπειστο ἐκμεμάχθαι τοῦ Ἀλεξάνδρου τὴν μορφήν. ἀλλ´ ἕνεκα μὲν δὴ τούτων ὕβρισταί μοι εἰς τὸν Πύρρον, ὅτι σὲ εἴκασα κατὰ τοῦτο αὐτῷ· τὸ δὲ ἀπὸ τούτου καὶ πάνυ σοι πρέπον ἂν εἴη. ἐπεὶ γὰρ οὕτω διέκειτο ὁ Πύρρος καὶ ταῦτα ὑπὲρ ἑαυτοῦ ἐπέπειστο, οὐδεὶς ὅστις οὐ συνετίθετο καὶ συνέπασχεν αὐτῷ, ἄχρι δή τις ἐν Λαρίσῃ πρεσβῦτις ξένη αὐτῷ τἀληθὲς εἰποῦσα ἔπαυσεν αὐτὸν τῆς κορύζης. ὁ μὲν γὰρ Πύρρος ἐπιδείξας αὐτῇ εἰκόνα Φιλίππου καὶ Περδίκκου καὶ Ἀλεξάνδρου καὶ Κασσάνδρου καὶ ἄλλων βασιλέων ἤρετο τίνι ὅμοιος εἴη, πάνυ πεπεισμένος ἐπὶ τὸν Ἀλέξανδρον ἥξειν αὐτήν, ἡ δὲ πολὺν χρόνον ἐπισχοῦσα, "Βατραχίωνι," ἔφη, "τῷ μαγείρῳ·" καὶ γὰρ ἦν τις ἐν τῇ Λαρίσῃ Βατραχίων μάγειρος τῷ Πύρρῳ ὅμοιος.

Traduction française :

[21] Est-il étonnant, d'ailleurs, qu'un fou et un ignorant comme toi soit infatué de cette manie, et doit-on être surpris de te voir marcher la tête haute, copiant la démarche, le maintien, les regards de celui auquel tu te flattes de ressembler, quand on voit Pyrrhus, roi d'Épire, prince remarquable, du reste, se laisser gâter par ses courtisans, sous prétexte de ressemblance, au point de croire qu'il était tout le portrait d'Alexandre ? Cependant, pour parler avec les musiciens, il y avait entre eux la distance de plus de deux octaves, comme je m'en suis convaincu en voyant un portrait de Pyrrhus ; et, malgré cela, il s'imaginait que chacun de ses traits rappelait ceux du roi de Macédoine. Mais j'y songe, c'est faire injure à Pyrrhus que de te comparer à lui. En revanche, voici qui te convient à merveille. Telle était l'erreur de Pyrrhus, telle l'opinion qu'il avait de lui ; et il n'y avait personne qui ne la partageât, personne qui ne fut atteint de la même maladie, jusqu'à ce qu'un jour à Larisse, une bonne femme étrangère, en lui disant la vérité, le guérît de cette pituite. Pyrrhus, lui ayant montré les portraits de Philippe, de Perdiccas, d'Alexandre, de Cassandre et d'autres rois, lui demanda auquel il ressemblait, convaincu qu'elle allait désigner Alexandre ; mais elle, après quelques moments d'hésitation : "A Batrachion, dit-elle, le cuisinier !" Il y avait, en effet, à Larisse un cuisinier nommé Batrachion qui ressemblait à Pyrrhus.





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Dernière mise à jour : 6/10/2005